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De loin en loin

Ressentis, engagements, appropriations, révoltes, doutes, certitudes, réflexions…
Un peu de littérature aussi, de philosophie, d’écriture s’il se peut, de poésie.
Et de musique, on en a tellement besoin !
C’est dans cette approximative petite lucarne que verront le jour, périodiquement,
mais irrégulièrement sans doute, mes humeurs pas toujours égales.
Et s’il se pouvait que vienne y réagir l’une ou l’autre intelligence,
je ferai le trajet de n’en être pas peureux.

Belle découverte à vous !

Un relais qui a son importance

Amis, confluences… Posted on 1 avril 2019 16 h 44 min

Il y a urgence, j’en suis persuadé (au-delà des plaisirs esthétiques – mais pas seulement, j’espère – d’un abécédaire iconoclaste), à relayer ce qui peut l’être d’engagement et de conscience.

Va-t-on continuer longtemps encore à ignorer cette partie de l’humanité qui se retrouve errante par ici, par là-bas, par ailleurs, mais surtout par les effets pervers de notre négligence ? Je veux parler là de ceux qu’on a vite fait d’appeler les Migrants parce que, sachant que les mots nous abritent, on fait mine de croire qu’ils les délivrent, ces hommes, ces femmes, ces enfants en profonde détresse…

J’ai beaucoup évoqué, ici, sur ce blog, cette détresse, cet immense malheur, auquel, par indifférence nous voulons croire que nous ne pouvons rien.

Gaëlle Boissonnard, sur son blog veut se faire l’écho, mieux sans doute que nous pourrions le faire, de sa révolte, de sa douleur face à ce qui a, au vingt et unième siècle, des relents de barbarie.

Allez-y donc y jeter un œil. C’est serein, c’est humain, c’est sans bêtise, c’est informé.

Dessin : “Errer” Gaëlle Boissonnard.

À tout bientôt ?

L’Abécédaire retrouvera ses couleurs tout bientôt avec la lettre “D” comme Diabolique.



Russellerie 26/03

Abécédaire Russell Posted on 29 mars 2019 14 h 27 min

Athée, c’est peu dire, opposé viscéralement à toute religion ou forme de religion, Russell ne pouvait que se délecter de l’exercice iconoclaste auquel il avait décidé de se livrer avec son Alphabet du bon citoyen, outil de subtile (?) provocation.

À chacun d’inventer sa compréhension de sa définition du …bon chrétien. Difficile cependant de n’y voir pas une profonde critique du schisme entre les intentions premières de la chrétienté et ses pratiques…

On voit ça ?

Comme je le rappellerai en début de chacun des billets que je lui consacrerai, l’alphabet de Bertrand Russell, en anglais, a été traduit ici en français. L’initiale des mots ne correspondant pas nécessairement, j’introduirai toujours le billet par la version anglaise du mot choisi par Russell.

Pour celui-ci : CHRISTIAN (Chrétien) – Illustration Jérôme Bosch

Prochain billet de cet Alphabet : D comme… Diabolique.

Bonne découverte à vous.

À tout bientôt !



Russellerie 26/02

Abécédaire Russell Posted on 25 mars 2019 11 h 26 min

Après la lettre “A” de cet Alphabet du bon citoyen de Bertrand Russell, on passe au “B”…comme Bolchévik.

Plus personne ne songe aujourd’hui à traiter son voisin de Bolchévik, mais, dans les années 50, c’était une autre paire de manches…

Est-on devenus meilleurs pour autant ? Pas sûr.
On aime toujours à affubler ceux avec qui on est en désaccord des oripeaux de ce qu’on déteste.
Il suffit de voir avec quelle vulgarité, quelle bêtise, quelle peur de l’inconnu, certains continuent à traiter de Pédé tout qui ne rencontre pas leur assentiment.
Sordide ? Bien sûr, sordide. Ignoble et minable aussi.

Bref.

Comme je le rappellerai en début de billet, l’alphabet de Bertrand Russell, en anglais, a été traduit ici en français. L’initiale des mots ne correspondant pas nécessairement, j’introduirai toujours le billet par la version anglaise du mot choisi par Russell.

Pour ce second : BOLSHEVIK (Bolchévik) – Illustration Francis Bacon


Prochain billet de cet Alphabet : C comme… Chrétien.

Bonne découverte à vous.

À tout bientôt !



Russellerie 26/01

Abécédaire Russell Posted on 19 mars 2019 14 h 23 min

Petite baguenauderie au pays de Bertrand Russell, mathématicien, philosophe, moraliste, épistémologue du siècle dernier (1872-1970). Et tout de suite, son iconoclastie frappe. Son iconoclastie, mais aussi une profonde humanité faite d’humour décalé et d’anticonformisme responsable.
Et ce n’est pas rien par les temps qui aujourd’hui courent si désastreusement lentement…

Prix Nobel de Littérature 1950 (il n’existe pas de Nobel de Philosophie), auteur, entre autres petites merveilles d’intelligence et d’engagement, d’un très précoce Éloge de l’oisiveté que ne renieraient pas, on peut l’imaginer, les décroissantistes d’aujourd’hui.
C’est dire son actualité.

Humour et anticonformisme, disais-je.
C’est à cet aspect-là de sa personnalité que je veux, dans ce blog, m’attacher (je n’oublie pas pour autant son réel engagement politique auquel il m’est difficile de ne pas souscrire…).
Russell, en 1950 – alors qu’il est déjà ce qu’on appelle un vieil homme – fait éditer son très astucieux et ironique Alphabet du bon citoyen. Il y a déjà du Mai ’68 dans l’air.

Vingt-six lettres, vingt-six subjectives définitions de mots malicieusement choisis, pour un abécédaire que je vous livrerai en autant de « billets”. Et auxquels je tenterai de proposer une « tension » par l’ajout de visuels (photos, illustrations, typographie) avec lesquels les définitions de Russell dialogueront…

Une dernière chose : L’alphabet de Bertrand Russel, en anglais, a été traduit ici en français. L’initiale des mots ne correspondant pas nécessairement, j’introduirai toujours le billet par la version anglaise du mot choisi par Russell.
Pour ce premier : ASININE (Ânerie) – Illustration Roland Topor

Prochain billet de cet Alphabet : B comme… Bolchevik (on est en 1950 !)

Bonne découverte à vous.

À tout bientôt !



De la lassitude des modes…

Révoltes Posted on 1 mars 2019 14 h 54 min

Il n’y a pas si longtemps, les quotidiens, les magazines, les émissions de radio, les émissions de télé n’en finissaient pas de nous abreuver des lourdes problématiques liées aux migrations (mais surtout, il faut bien se l’avouer, aux migrants)…

Le sujet était à la mode.

Scandale de se dire ça.
Imaginer qu’il puisse s’agir d’un effet de mode !
Ben oui, force est de le constater.

Les détresses migratoires prennent depuis quelque temps moins de place dans nos journaux.
On s’est habitué. Ou quelque chose du genre.

Comme si plus aucune de ces femmes, plus aucun de ces hommes, plus aucun enfant ne se noyaient sous nos yeux, on a oublié (un peu vite) ce réel état d’urgence qui s’appelle humanité, on est revenus à nos quotidiens petits soucis. Et c’est la loupe qui a changé d’échelle. Du plus loin de soi (les migrants du bout du monde), on en revient au plus près (« nos pauvres à nous »). Avant, on peut le craindre, de revenir à soi, exclusivement à soi.

Il y a cette tentation. On peut la comprendre. Peut-on l’accepter ?
Un enfant qui meurt, une femme, un homme, une femme qui tient un enfant dans ses bras ou alors un homme qui la serre et tente de la sauver… Quelle couleur ? Quelle « race”, quelle religion ?
On n’en a pas assez de toute cette immense bêtise-là ?

Nous ratiocinons aux seules fins de nous pardonner nos tergiversations.
Indignes.

Au-delà des modes, l’agonie des migrants continue.
Notre indifférence n’atténue rien de leur souffrance.

Pour s’en convaincre, ceci :

Il faut…

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/Comment-l-Europe-et-la-Libye-laissent-mourir-les-migrants-en-mer.mp4[/KGVID]

PS.: tenez compte du fait que la qualité de votre connexion détermine la vitesse de téléchargement de cette vidéo…

À bientôt ?



Au bonheur des dames

Révoltes Posted on 23 janvier 2019 11 h 57 min

Allons droit au but.

Ça se passe dans les deux pays les plus peuplés du monde. La Chine, l’Inde.

Vous êtes une jeune femme.

Vous ne savez pas pourquoi, mais on vous a vendue. Le prix varie entre 3.000 et 13.000 dollars selon votre âge et ce que vous inspirez d’appétence (pardonnez ce barbarisme).

Les clients ? Des familles en quête d’une épouse pour leur fils.

La tractation a eu lieu. 13.000. Vous êtes jeune et jolie.

Et là, on vous enferme. Vous êtes violée de manière répétée : il faut vous mettre enceinte rapidement, il faut un enfant à la famille.

Vous accouchez.

Le reste de votre vie ? Pas grand chose.

On peut vous laisser repartir, contrainte de laisser votre enfant derrière vous, dans sa nouvelle “famille”… Votre vie à vous ? C’est votre problème, non ?

C’est pas beau, ça ?

Depuis des années, la préférence du fils a fait considérablement chuté le nombre de naissances de filles. Tant et si bien que le ratio constaté à peu près partout dans le monde et de manière constante de 105 garçons pour 100 filles, est passé en Chine et en Inde à 120 hommes pour 100 femmes.

Trop-plein d’hommes, déficit de filles, mariages forcés afin de s’assurer une descendance.

Les femmes, encore une fois, paient de leur corps, de leur vie, leur tribut aux traditions qui font de l’homme leur suzerain .

Avortements sélectifs, traite des femmes, violences à leur égard.

Bref, rien de bien neuf sous le soleil.

Pas sûr qu’on s’améliore.

Ç’est en Chine, c’est en Inde, ça ne nous regarde pas !

Ah bon ?

Vous croyez vraiment.

C’est partout qu’on continue à considérer la femme comme un deuxième sexe, indispensable mais négligeable.



Bonnes résolutions…

Partages Posted on 4 janvier 2019 10 h 48 min

Bien sûr on en fait ce qu’on veut des bonnes résolutions…

Faisons mine un court instant d’y croire.

Et parmi celles-ci, celle-là : ne plus laisser tant de semaines sans le moindre nouveau billet. Pari assez facile à tenir, il faut bien dire.

L’autre est d’un tout autre tonneau, mille fois plus importante, vitale même. Elle est tout entière contenue dans les vœux que vous adresse BaoBab et que vous découvrirez en cliquant sur le visuel ci-dessous. N’oubliez pas de brancher le son de votre ordinateur. Belle découverte à vous !


À tout bientôt.



Enfin !

Le suivi Posted on 6 octobre 2018 10 h 40 min

Avec le temps quelque chose advient. Enfin !

Il y a quatre ans nous nous scandalisions de ce que les Nobel n’aient pas jugé bon de s’honorer de la nomination au Prix Nobel de la Paix, de Denis Mukwege.

Aujourd’hui, le jury suédois semble vouloir se racheter et a attribué son prix conjointement au réparateur de femmes et à Nadia Murad, tous deux récompensés pour leurs efforts visant à mettre fin à l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre.

Thierry Michel (le réalisateur du très remarquable Congo River) avait consacré un long métrage au Docteur Mukwege (L’homme qui répare les femmes : La colère d’Hippocrate). On peut en voir un extrait ci-dessous.

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Baobab avait dédié son quarante et unième TamTam (avril 2014) à Denis Mukwege qui avait été ignoré par les Nobel mais qui devait se voir décerné un peu plus tard le Prix Sakharov.
On peut découvrir (ou re-découvrir) cette livraison du TamTam en cliquant sur le visuel ci-dessous.

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La roue tournerait-elle enfin ?

À bientôt ?



Bonne rentrée à tous…

Partages Posted on 11 septembre 2018 13 h 52 min

…et no comment.

À tout bientôt ?



L’enfer, c’est les autres ?

Partages Posted on 2 juillet 2018 11 h 47 min

Toni Morrison.
Prix Pulitzer 1988
Prix Nobel de littérature 1993. (oui, oui, attribué à une femme, ça arrive parfois !)

L’origine des autres.

Une lecture décapante dont nos certitudes ne sortent pas intactes.
Il y a là, comme quelque chose de l’ordre d’une arme à sous-munitions, armes, on le sait, dont les dégâts ne sont pas à déplorer seulement sur les cibles initiales, mais aussi dans l’environnement plus ou moins large qui est le leur…
Pas question bien sûr, chez Toni Morrisson, d’armes autres que celles de l’intelligence, de la sagesse, de l’observation, de la sociologie, voire de la philosophie. La comparaison ne vaut que dans le fait que son essai « L’Origine des autres” n’a pas – et ce n’est pas si fréquents – pour unique cible les convaincus de ses propos, les intellos acquis, ceux qui sont déjà entrés dans les processus d’une pensée volontiers copernicienne qui nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas le centre (si ce n’est de nos propres préoccupations) mais des satellites de ce nous imaginons le centre…

Je n’en dis pas davantage si ce n’est qu’à une heure où beaucoup trouvent qu’il y a trop d’étrangers, les mêmes oublient que nous sommes tous des étrangers et que l’invention de l’autre n’a pour seul but que nous faire croire que nous sommes supérieur, meilleur que lui…

Écriture simple, directe, parfois naïve même, j’ai extrait ceci de ce court ouvrage (une manière d’historiette) dont l’extrême lucidité ne laissera pas, on l’espère, intacts un certain nombre de préjugés qu’il dénonce après, seulement après, les avoirs étudiés et éclairés.

Je suis dans ma propriété – nouvellement acquise – près d’une rivière et je marche dans mon jardin lorsque j’aperçois une femme assise sur la digue, en bordure du jardin d’une voisine. Une canne à pêche fabriquée maison dessine un arc qui pénètre dans l’eau à quelque distance de sa main. Un sentiment d’hospitalité m’envahit. Je m’avance vers elle, je vais tout droit jusqu’à la clôture qui sépare ma maison de celle de la voisine et je remarque avec plaisir les vêtements qu’elle porte : des chaussures d’homme, un chapeau d’homme, un pull terne élimé par-dessus une longue robe noire. Cette femme est noire. Elle tourne la tête et me salue d’un sourire facile en me demandant ; «Comment ça va ?» Elle me dit son nom (Mère Quelque-Chose) et nous discutons un moment – quinze minute environ – de recettes de poisson, du temps qu’il fait et des enfants. Quand je lui demande si elle habite ici, elle répond que non. Elle habite dans un village tout proche, mais la propriétaire de la maison la laisse venir à cet endroit dès qu’elle a envie de pêcher, donc elle vient toutes les semaines, parfois plusieurs jours d’affilée quand c’est la saison de la perche ou du poisson-chat, et même sans cela, parce qu’elle aime bien aussi l’anguille et qu’il y en a tout le temps. Elle est spirituelle et pleine de cette sagesse que les vieilles femmes semblent toujours parfaitement maîtriser. Quand nous nous quittons, il est entendu qu’elle sera là le lendemain ou très peu de temps après, et que nous nous retrouverons. J’imagine d’autres conversations avec elle. Je vais l’inviter chez moi pour prendre un café, échanger des histoires, rire. Elle me rappelle quelqu’un, quelque chose. J’imagine une amitié, occasionnelle, facile, délicieuse.

Le lendemain, elle n’est pas là. Les jours suivants, elle n’est pas là non plus. Et tous les matins, je la cherche. L’été passe et je ne l’ai pas revue du tout. Finalement, j’aborde la voisine pour l’interroger sur cette femme et suis stupéfaite d’apprendre qu’elle ne sait pas de quoi ni de qui je parle. Aucune vieille femme n’a pêché assise sur son mur – jamais – et aucune n’a obtenu l’autorisation de le faire. J’en conclus que la pêcheuse m’a raconté des bobards sur cette autorisation et qu’elle a profité des fréquentes absences de la voisine pour braconner. Le fait de la présence de la voisine est bien la preuve que cette femme ne serait pas là. Au cours des mois suivants, je demande à beaucoup de monde s’ils connaissent Mère Quelque-Chose. Personne, pas même des gens qui vivent depuis soixante-dix ans dans les villages d’à-côté, n’a jamais entendu parler d’elle.

Je me suis sentie flouée, perplexe, mais aussi amusée, et je me demande de temps à autre si je n’ai pas rêvé cette femme. Dans tous les cas, me dis-je, c’était une rencontre qui n’avait qu’une valeur anecdotique. Tout de même. Peu à peu, ma stupéfaction première fait place à la contrariété, puis à l’amertume. Une certaine vue de mes fenêtre est désormais privée de cette visiteuse et me rappelle chaque matin sa tromperie et ma déception. Que faisait-elle dans ce quartier, d’ailleurs ? Elle ne conduisait pas, il lui fallait marcher six kilomètres si elle habitait vraiment là où elle disait habiter. Comment pourrait-on la manquer, sur la route, avec ce chapeau, ces affreuses chaussures ? J’essaie de comprendre l’immensité de mon dépit et pourquoi une femme à qui j’ai parlé quinze minutes me manque. Je n’aboutis à rien, si ce n’est à l’explication mesquine voulant qu’elle ait pénétré dans mon espace (à côté, en tout cas : à la limite de propriété, au bord, juste à la clôture, où se passent toujours les choses les plus intéressantes) et sous-entendu des promesses de camaraderie féminine, d’occasions pour moi d’être généreuse, d’être protégée et de protéger. À présent, elle a disparu, emportant avec elle ma bonne opinion de moi-même, ce qui, évidemment, est impardonnable. Et n’est-ce pas là le genre de chose que nous craignons que ne fassent les étrangers ? Déranger. Trahir. Prouver qu’ils ne sont pas comme nous ? Voilà pourquoi il est si difficile de savoir quoi faire avec eux. L’amour que les prophètes nous ont exhortés à offrir à l’étranger est le même amour que celui qu’a pu révéler Jean-Paul Sartre comme étant le mensonge même de l’Enfer. La fameuse réplique de Huis clos, «L’enfer, c’est les autres», soulève l’hypothèse que «les autres» sont responsables de la transformation d’un monde personnel en enfer public.

Toni Morrison.
L’origine des autres.

Christian Bourgois Éditeur
91 pages / 13 €

Bonne lecture !



Le Centre du Monde (6)

Partages Posted on 25 juin 2018 9 h 39 min

Sixième et dernier épisode En manque, aujourd’hui.
(patientez quelques secondes, le temps que le téléchargement se fasse…)

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Écoutez ou ré-écoutez les épisodes précédents inclus dans les billets ci-dessous…

À bientôt !



Le Centre du Monde (5)

Partages Posted on 24 juin 2018 6 h 59 min

Cinquième épisode Le septième ciel, aujourd’hui.
(patientez quelques secondes, le temps que le téléchargement se fasse…)

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Écoutez ou ré-écoutez les épisodes précédents inclus dans les billets ci-dessous…

À demain ?



Le Centre du Monde (4)

Partages Posted on 23 juin 2018 9 h 45 min

Quatrième épisode Rien à faire, aujourd’hui.
(patientez quelques secondes, le temps que le téléchargement se fasse…)

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Écoutez ou ré-écoutez les épisodes précédents inclus dans les billets ci-dessous…

À demain ?



Le Centre du Monde (3)

Partages Posted on 22 juin 2018 8 h 47 min

Troisième épisode Esprits sportifs, aujourd’hui.
(patientez quelques secondes, le temps que le téléchargement se fasse…)

[mp3j track= »https://leblog.baobabcreation.be/wp-content/uploads/2018/06/Esprits-sportifs-3.mp3″ title= »Esprits sportifs » fontsize= »20px » flip= »y »]

Écoutez ou ré-écoutez les épisodes précédents inclus dans les billets ci-dessous…

À demain ?



Le Centre du Monde (2)

Partages Posted on 21 juin 2018 11 h 38 min

Deuxième épisode Table rase, aujourd’hui.
(patientez quelques secondes, le temps que le téléchargement se fasse…)

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Écouter ou ré-écouter l’épisode 1

À demain ?



Le Centre du Monde (1)

Partages Posted on 20 juin 2018 10 h 52 min

20 juin. Journée Mondiale des Réfugiés.

Trump déchire les familles qui ont le grand tort à ses yeux de venir d’ailleurs et arrache les enfants à leurs parents. Belle humanité !

La France, cher “Pays des Droits de l’Homme” assiste sans réagir à l’ignoble refus du nouveau pouvoir italien de laisser aborder l’Aquarius et ses 630 migrants épuisés.

La France, cher Pays…, du haut de sa jupiterienne morgue, assiste sans ciller à l’humanitaire décision espagnole d’accueillir – en d’autres mots : de ne pas laisser périr – ces hommes et ces femmes qui, faut-il le rappeler ? ne sont rien de moins que des hommes et des femmes (et des enfants, me direz-vous…)

La France qui a largement les moyens de dire Venez, a surtout les moyens de fermer sa porte et de trouver bien de se référer à certain Casse-toi, pauvre con…

On pourrait égrener ainsi indéfiniment les cas où les pays riches – dirigés par des hommes riches – regardent de haut les pauvres des pays pauvres avant de leur ordonner de rejoindre leur niche ou de les y renvoyer manu militari.

20 juin. Journée Mondiale des Réfugiés.

Sur la pointe des pieds mais pas du bout des lèvres, Julien Cernobori, journaliste passé par Radio France, choisit de s’intéresser aux femmes et aux hommes (mais ce sont encore des enfants…) bien plus qu’aux Migrants. Et c’est en leur offrant une identité, en ne les amalgamant pas, en les interrogeant sur leurs buts, leurs rêves, leur désespérance aussi, qu’il touche au plus près leur profonde humanité teinte de désarroi.

Il a tiré de ces rencontres une série de six émissions qu’il a baptisée Le Centre du Monde.

“Ce sont des histoires que vous aurez peut-être l’impression d’avoir déjà entendues. C’est que rien ne change, ou si peu, pour les jeunes hommes et les jeunes femmes qui, même pas majeurs, quittent leur pays et prennent la dangereuse route vers l’Europe, dans l’espoir de s’y construire une vie digne.

A Pantin (Seine-Saint-Denis), depuis cet hiver, Médecins sans frontières (MSF) accueille ces jeunes migrants. Théoriquement, ils doivent être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, mais certains ne sont pas reconnus comme mineurs, et sont alors voués à la rue et à l’errance. À ceux-là, Médecins sans frontières propose un accueil de jour, où ils peuvent se ressourcer, et bénéficier d’un accompagnement social.” (Kim Hullot-Guiot In Libération / 20 juin 2018)

( Dessins affichés au mur, au centre pour mineurs isolés de Pantin. Photo Philippe Brault)

Ces six émissions d’une durée chacune d’un petit quart d’heure, j’ai voulu vous les proposer.
Six émissions, six jours.
Premier épisode Plein la tête, aujourd’hui.
(patientez quelques secondes, le temps que le téléchargement se fasse…)

[mp3j track= »https://leblog.baobabcreation.be/wp-content/uploads/2018/06/Plein-la-tete.mp3″ title= »Plein la tête » fontsize= »20px » flip= »y »]

À suivre jour après jour. Bonne écoute ! À demain ?



Utopie roborative…

Partages Posted on 25 mai 2018 10 h 47 min

Je sors là d’une lecture des plus vivifiantes.

J’ai déjà évoqué ici-même dans les colonnes de ce modeste blog le lumineux travail du philosophe Alain Badiou. C’était à l’occasion de la sortie de son livre “Notre mal vient de plus loin”.

Dans “Éloge de la politique », entretien soutenu avec Aude Lancelin, Alain Badiou ne se lance pas, contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, dans une béate apologie de la chose politique, que non ! Il tente, avec une lucidité qui contraste résolument avec la résignation ambiante, d’éclairer les conditions d’une voie alternative au capitalisme qui règne en maître et qui ne fait de l’humanité que du grain à moudre.
Une « deuxième voie » est possible, soutient-il; celle d’un nouveau communisme, maintenant que nous aurons tiré les leçons de l’échec retentissant des tentatives soviétique et chinoise.
Utopie ? Sans doute, mais l’Humanité n’a-t-elle pas toujours avancé par utopies ?
Et cette utopie pourrait-elle vraiment être plus indigne, plus « massacreuse », plus injuste que la société mondiale qui, jour après jour et quel que soit le pouvoir en place, ne fonctionne plus que sur des bases économiques et seulement au bénéfice des déjà scandaleusement riches ?
Loin de tout prosélytisme, animé seulement par l’envie de partager, je joins ci-dessous un bref extrait de cet ouvrage qui, malgré sa parfois sombre lucidité, se veut une réelle source d’espoir.

Bonne lecture !

Question :

Parmi les sujets politiques essentiels de notre temps, vous avez souvent dit que la question la plus fondamentale aujourd’hui, c’est celle de ce que vous appelez le « prolétariat nomade », la masse ouvrière immigrée que la mondialisation malheureuse charrie. Vous semblez considérer que c’est à partir de là, du sort à lui réserver, que s’organise aujourd’hui la division entre la politique réactive, réactionnaire si l’on préfère, et la politique émancipatrice. Est-ce que vous pouvez expliciter cette idée ?

La réponse d’Alain Badiou à lire au format .pdf
cliquer ici

Le document se téléchargera immédiatement. Il devrait arriver dans votre dossier « Téléchargements”…

À bientôt ?



Comme ça.

Partages Posted on 18 mai 2018 18 h 05 min


Faut-il en dire davantage ?



L’Histoire bégayerait-elle ?

Partages Posted on 6 mai 2018 12 h 03 min

Octobre 1983.

Il y a près de 35 ans, lassés d’être humiliés, considérés comme des citoyens de seconde zone, des sous-Français en quelque sorte, ils étaient 9 à entamer, entre les Minguettes (Vénissieux) et Paris, ce qu’il appelèrent la Marche pour l’égalité et contre le racisme et que les médias d’emblée baptisèrent Marche des Beurs. Une marche de près de deux mois (15 octobre-03 décembre) avec pour objectif de sensibiliser la France qu’on appelle profonde, mais aussi quelques grandes villes, à ce que vivaient ces Français issus de l’immigration.

Le 15 octobre, personne n’y croit sauf ces neuf-là.
Affronter les méfiances d’une France parfois carrément hostile, c’était prêter le flanc à de nouvelles humiliations voire à de réels dangers. Il fallait en avoir, comme on dit vulgairement. Ils en avaient.

Le petit groupe, au fil des étapes, grossit, se diversifie.
Peu à peu des Français (je n’écris pas ici les Français, c’eût été trop beau) le rejoignent, qui pour quelques kilomètres qui pour une étape entière, parfois pour beaucoup plus. Le mouvement, en tous cas, prend une ampleur telle que le gouvernement de l’époque, d’abord hostile, envoie sur la Marche Georgina Dufoix, alors Secrétaire d’État à la Famille, à la Population et aux Travailleurs immigrés, afin qu’elle joue le rôle de relais des Marcheurs auprès du Président de la République (François Mitterrand)…

On connaît la suite. L’arrivée quasi triomphale de la Marche à Paris où l’accueillent cent mille personnes (!) qui défilent en liesse à ses côtés. Une délégation rencontre François Mitterrand qui promet une carte de séjour et de travail valable pour dix ans, une loi contre les crimes racistes et un projet sur le vote des étrangers aux élections locales… Ce n’est pas suffisant, mais.

Une page d’Histoire, c’est évident.

Avril 2018.
Le 30.
Marche solidaire pour les Migrant.e.s

Elle a pris son départ à Vintimille et se terminera à Douvres (Angleterre) le 07 juillet.
Son but : que l’humanité (avec un « h » minuscule tant elle est l’affaire de tous) l’emporte sur la surenchère des égoïsmes, sensibiliser, informer, convaincre. Les Migrants ont à nous apprendre, à nous offrir, bien plus que ce qu’ils, selon d’aucuns, songeraient à nous voler. Nous avons les moyens de les accueillir, contrairement à ce qui nous est chaque jour asséné.
Il est grand temps de confier au cœur (et à la devise nationale Liberté, Égalité, Fraternité) le pouvoir qu’on offre aux calculettes !

La République se dit “en marche”.
Un Président ne cesse de le clamer.
C’est pour lui une doctrine dont il a chargé un parti de la répandre et de l’imposer.
Nous pouvons, face à ses banquières intransigeances, marcher nous aussi.

Rejoignons pour quelques kilomètres, pour une étape ou deux ou trois ou davantage la Marche solidaire pour les Migrant.e.s

On a décidé de marcher”, déclarait en 1983 une militante “Est-ce que c’est le bon choix ? On n’en sait rien. Mais, au moins, on aura essayé.

C’est de dignité qu’il s’agit. D’accueil et de tolérance. De Fraternité.

Informations en cliquant ici.

Et puis, ceci (une petite histoire pour tenter de résumer une bien vilaine histoire) :

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/bonvoyage.mp4[/KGVID]

À bientôt ?



À quand sa mise à mort ?

Partages Posted on 16 avril 2018 10 h 37 min

Oui, il en est une dont on voudrait ardemment qu’elle soit définitivement mise à mort !
Et sans ménagement qui plus est.
Mise à mort pour délit d’inefficacité, mise à mort pour non respect de la dignité de ceux qui se sentent obligés d’en appliquer les principes, mise à mort pour barbarie, mise à mort pour délit de désespérance et d’inhumanité, mise à mort parce que jamais elle ne peut reconnaître ses erreurs…
Oui, il en est une qui mérite d’être mise à mort.
Et si les choses ne bougent en ce sens que lentement, force est de constater qu’elles bougent dans le bon sens.
Lentement elle montre des signes de fatigues. De plus en plus de pays ne lui font plus confiance. Et même si certains continuent de faire appel à elle, les paris sur son agonie n’ont aujourd’hui plus rien d’une utopie…

Découvrez le visage de cette traitresse à la mort de laquelle nous pourrons nous réjouir.

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/Condamnations-à-mort-2017.mp4[/KGVID]

Téléchargez gratuitement ici le rapport 2017 d’Amnesty International sur la peine de mort.



On en est où de ça ?

Partages Posted on 4 avril 2018 15 h 14 min


28 août 1963

« Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation.

Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité.

Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propre pays.

C’est pourquoi nous sommes venus ici aujourd’hui dénoncer une condition humaine honteuse. En un certain sens, nous sommes venus dans notre capitale nationale pour encaisser un chèque. Quand les architectes de notre République ont magnifiquement rédigé notre Constitution de la Déclaration d’Indépendance, ils signaient un chèque dont tout Américain devait hériter. Ce chèque était une promesse qu’à tous les hommes, oui, aux Noirs comme aux Blancs, seraient garantis les droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la quête du bonheur.

Il est évident aujourd’hui que l’Amérique a manqué à ses promesses à l’égard de ses citoyens de couleur. Au lieu d’honorer son obligation sacrée, l’Amérique a délivré au peuple Noir un chèque en bois, qui est revenu avec l’inscription “ provisions insuffisantes ”. Mais nous refusons de croire qu’il n’y a pas de quoi honorer ce chèque dans les vastes coffres de la chance, en notre pays. Aussi, sommes-nous venus encaisser ce chèque, un chèque qui nous donnera sur simple présentation les richesses de la liberté et la sécurité de la justice.

Nous sommes également venus en ce lieu sacrifié pour rappeler à l’Amérique les exigeantes urgences de l’heure présente. Ce n’est pas le moment de s’offrir le luxe de laisser tiédir notre ardeur ou de prendre les tranquillisants des demi-mesures. C’est l’heure de tenir les promesses de la démocratie. C’est l’heure d’émerger des vallées obscures et désolées de la ségrégation pour fouler le sentier ensoleillé de la justice raciale. C’est l’heure d’arracher notre nation des sables mouvant de l’injustice raciale et de l’établir sur le roc de la fraternité. C’est l’heure de faire de la justice une réalité pour tous les enfants de Dieu. Il serait fatal pour la nation de fermer les yeux sur l’urgence du moment. Cet étouffant été du légitime mécontentement des Noirs ne se terminera pas sans qu’advienne un automne vivifiant de liberté et d’égalité.

1963 n’est pas une fin, c’est un commencement. Ceux qui espèrent que le Noir avait seulement besoin de se défouler et qu’il se montrera désormais satisfait, auront un rude réveil, si la nation retourne à son train-train habituel.

Il n’y aura ni repos ni tranquillité en Amérique jusqu’à ce qu’on ait accordé au peuple Noir ses droits de citoyen. Les tourbillons de la révolte ne cesseront d’ébranler les fondations de notre nation jusqu’à ce que le jour éclatant de la justice apparaisse.

Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, debout sur le seuil accueillant qui donne accès au palais de la justice : en procédant à la conquête de notre place légitime, nous ne devons pas nous rendre coupables d’agissements répréhensibles.

Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine. Nous devons toujours mener notre lutte sur les hauts plateaux de la dignité et de la discipline. Nous ne devons pas laisser nos revendications créatrices dégénérer en violence physique. Sans cesse, nous devons nous élever jusqu’aux hauteurs majestueuses où la force de l’âme s’unit à la force physique.

Le merveilleux esprit militant qui a saisi la communauté noire ne doit pas nous entraîner vers la méfiance de tous les Blancs, car beaucoup de nos frères blancs, leur présence ici aujourd’hui en est la preuve, ont compris que leur destinée est liée à la nôtre. L’assaut que nous avons monté ensemble pour emporter les remparts de l’injustice doit être mené par une armée bi-raciale. Nous ne pouvons marcher tout seul au combat. Et au cours de notre progression il faut nous engager à continuer d’aller de l’avant ensemble. Nous ne pouvons pas revenir en arrière.

Il y a des gens qui demandent aux militants des Droits Civiques : “ Quand serez-vous enfin satisfaits ? ” Nous ne serons jamais satisfaits aussi longtemps que le Noir sera la victime d’indicibles horreurs de la brutalité policière. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos corps, lourds de la fatigue des voyages, ne trouveront pas un abri dans les motels des grandes routes ou les hôtels des villes.

Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que la liberté de mouvement du Noir ne lui permettra guère que d’aller d’un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos enfants, même devenus grands, ne seront pas traités en adultes et verront leur dignité bafouée par les panneaux “ Réservé aux Blancs ”. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps qu’un Noir du Mississippi ne pourra pas voter et qu’un Noir de New-York croira qu’il n’a aucune raison de voter. Non, nous ne sommes pas satisfaits et ne le serons jamais, tant que le droit ne jaillira pas comme l’eau, et la justice comme un torrent intarissable.

Je n’ignore pas que certains d’entre vous ont été conduis ici par un excès d’épreuves et de tribulations. D’aucuns sortent à peine d’étroites cellules de prison. D’autres viennent de régions où leur quête de liberté leur a valu d’être battus par les orages de la persécution et secoués par les bourrasques de la brutalité policière. Vous avez été les héros de la souffrance créatrice. Continuez à travailler avec la certitude que la souffrance imméritée vous sera rédemptrice.

Retournez dans le Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Caroline du Sud, retournez en Georgie, retournez en Louisiane, retournez dans les taudis et les ghettos des villes du Nord, sachant que de quelque manière que ce soit cette situation peut et va changer. Ne croupissons pas dans la vallée du désespoir.

Je vous le dis ici et maintenant, mes amis, bien que, oui, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain je fais toujours ce rêve : c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal américain. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : “ Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux ”.

Je rêve qu’un jour sur les collines rousses de Georgie les fils d’anciens esclaves et ceux d’anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve qu’un jour, même l’Etat du Mississippi, un Etat où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.

Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour, même en Alabama, avec ses abominables racistes, avec son gouverneur à la bouche pleine des mots “ opposition ” et “ annulation ” des lois fédérales, que là même en Alabama, un jour les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme frères et sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour toute la vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair.

Telle est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud.

Avec cette foi, nous serons capables de distinguer dans la montagne du désespoir une pierre d’espérance. Avec cette foi, nous serons capables de transformer les discordes criardes de notre nation en une superbe symphonie de fraternité.

Avec cette foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de défendre la cause de la liberté ensemble, en sachant qu’un jour, nous serons libres. Ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter ces paroles qui auront alors un nouveau sens : “ Mon pays, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où sont morts mes pères, terre dont les pèlerins étaient fiers, que du flanc de chacune de tes montagnes, sonne la cloche de la liberté ! ” Et, si l’Amérique doit être une grande nation, que cela devienne vrai.

Que la cloche de la liberté sonne du haut des merveilleuses collines du New Hampshire !

Que la cloche de la liberté sonne du haut des montagnes grandioses de l’Etat de New-York !

Que la cloche de la liberté sonne du haut des sommets des Alleghanys de Pennsylvanie !

Que la cloche de la liberté sonne du haut des cimes neigeuses des montagnes rocheuses du Colorado !

Que la cloche de la liberté sonne depuis les pentes harmonieuses de la Californie !

Mais cela ne suffit pas.

Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Stone de Georgie !

Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Lookout du Tennessee !

Que la cloche de la liberté sonne du haut de chaque colline et de chaque butte du Mississippi ! Du flanc de chaque montagne, que sonne le cloche de la liberté !

Quand nous permettrons à la cloche de la liberté de sonner dans chaque village, dans chaque hameau, dans chaque ville et dans chaque Etat, nous pourrons fêter le jour où tous les enfants de Dieu, les Noirs et les Blancs, les Juifs et les non-Juifs, les Protestants et les Catholiques, pourront se donner la main et chanter les paroles du vieux Negro Spiritual : “ Enfin libres, enfin libres, grâce en soit rendue au Dieu tout puissant, nous sommes enfin libres ! ”. »

Martin Luther King
(assassiné le 04 avril 1968)

On en est où de cette espoir là ?

De cette révolte-là ?

Vous trouvez que je n’ai rien à dire ?

Je le confesse.

La question est à ce point une réponse que je m’abstiens.

À bientôt ?



Dilemme et binarité

Partages Posted on 8 mars 2018 11 h 21 min

On se demande.

08 mars. Journée internationale des Droits des femmes.

On sursaute à l’idée que telle “initiative” puisse être encore à l’ordre du jour, tant il est vrai que ce qu’attendent les femmes (la plupart d’entre elles en tous cas), ce n’est pas un 8 mars une fois par an,
mais une véritable révolution sociétale qui les propulserait enfin à la place qui leur revient :
l’égale (à tout le moins) de l’homme.

Force est de constater aujourd’hui que la ronronnante Journée internationale des droits des femmes
ne fait rien d’autre que convaincre, au travers d’un cynique petit marketing de connivence,
les hommes de leur soi-disant supériorité.

On ne reviendra pas ici – par souci d’éviter les vaines arguties, les ratiocinations oiseuses – sur les thèmes qui seront évoqués en boucle aujourd’hui. On les connait et, s’ils sont totalement justifiés, il conviendrait qu’ils ne posent plus problème : qui donc niera le droit aux femmes d’être, à travail égal, rémunérées au même niveau que les hommes ?
Mais la conscience qu’on en a ne convainc pas une société résolument acquise à la cause du mâle dominant (sa violence, et la peur qu’elle suscite, y serait-elle pour quelque chose ?).
Les exemples de faux débats ne manqueront pas. Ils ne sont pas ici le sujet.

Il y a, par ailleurs, çà et là, quelques surréalistes luttes sémantiques qui masquent bien des désarrois
mais n’y apportent pas de solutions.
Et quand Patrimoine sera devenu Matrimoine (c’est un exemple !), ne nous leurrons pas, on n’aura bouleversé rien de la masculine domination. Elle est ailleurs que dans le choix des mots, même si elle y est aussi. On aura tout au plus ajouté un peu d’ironie et d’amertume à un combat qui mérite mieux que des effets de communication. Et la binarité homme/femme qu’on impose au débat débouche sur mille idiotes solutions qui consistent, pour la plupart, au ne pas vivre ensemble… Les endroits réservés aux femmes (comme s’ils n’existaient pas depuis longtemps déjà !) font florès, quand ils ne deviennent pas interdits aux hommes.
Et inversement.
L’homme et la femme ne parviendraient-ils à se concevoir (dans tous les sens du terme) que dans l’exclusion “l’un.e de l’autre”. (Surgit ici le fantôme lacanien du “Il n’y a pas de rapport sexuel”…)

Alors ? Pas de Journée internationale de la femme ?
Pas sûr.

Elle aura sans doute le mérite de mettre sous les projecteurs – une fois encore, mais avec quels résultats ? – les désastres des violences faites aux femmes.
(Le travail proposé depuis des mois par le quotidien Libération – à découvrir ici – est, à cet égard très éclairant).

Mais, au moment d’écrire ce billet qui n’a de prétention ni sociologique ni, plus simplement, journalistique, et qui n’est qu’une colère, on ne peut s’empêcher de réfléchir aux liens entre la volonté des hommes de soumettre la femme et sa récurrente violence.

Et si tout ne naissait que de ce rapport de force (au sens le plus animal) ?
On frémit ?
On frémit, oui.
D’autres se sont posés la question.

Il y aurait comme un continuum de violence qui expliquerait (sans les excuser !) à la fois les violences faites aux femmes et la volonté de certains hommes de dominer, quitte à détruire des ethnies, des populations entières.
Et on retrouverait serrés dans les griffes ceux et celles qui devraient l’être dans les bras. Les femmes. Les femmes et les enfants. Les femmes, les enfants et les civils de La Ghouta.

C’était mon dilemme au moment de commencer ce billet.
Parler des femmes ?
Parler des violences qui leur sont faites ?
Parler des hommes dont la violence semble, par-delà les cultures, les origines, faire continuum et dont les femmes sont souvent victimes ?

Les femmes.
Les civils.
Les enfants.
Victimes d’hommes en guerre.
Ç’aurait pu être le sujet de ce billet.

Là, je vous laisse une video réalisée par Amnesty.

Éclairante.

Mais, là aussi, il ne suffit pas d’être d’accord.

Il faut…

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/les-civils-dans-les-conflits.mp4[/KGVID]

À bientôt ?



Une fable. Mais pas que.

Partages Posted on 27 février 2018 10 h 59 min

C’est sur l’adagietto, noté Sehr langsam, de la cinquième symphonie de Mahler que tout commence.
Vous savez, ce long mouvement qu’on croit inerte et qui pourtant sans cesse nous surprend, et à chaque écoute davantage. Il y a un peu de vent. Tiède, le vent. Il y a la matière d’un silence paisible à peine perturbé, jamais menaçant.
Oui, c’est sur ce mouvement-là.

On croit que rien ne peut arriver à l’abri de ce mouvement-là. Ou alors une recherche de beauté.
C’est immense, une recherche de beauté, vous ne trouvez pas ? C’est une quête à laquelle on voudrait consacrer une vie.

Le type à qui arrive ce qui arrive là, à l’abri de ce lent mouvement-là, il a la tête dans la lumière. C‘est ce qui fait qu’il croit rêver. En quelque sorte, il plane au-dessus des nuages. Il vole. Littéralement. Aucun bruit. Pas même le frottement de l’air. Pas de remous. Comme une sensation de harpe et de violons, c’est tout. La caresse vient de là.

Je disais qu’il vole. Mais non, c’est flotter, cette manière de n’avoir à faire aucun effort pour se sentir. Il flotte, c’est cela, oui. Dans l’air que la musique balaie devant lui pour que rien ne vienne le perturber.

Il croit rêver.

C’est parce qu’il ne regarde que le ciel au-dessus de lui ? Il s’en pose la question. Il n’a pas de réponse.
Il a fait un tel chemin couché sur le dos à regarder les nuages, les merveilleux nuages, comme disait le poète…
Il a fait un tel chemin sans vraiment regarder qu’il croit effectivement rêver.

Et la musique, soudain, sans prévenir s’arrête.
Et il cesse de flotter, le type.
Et quand on ne flotte pas, on coule, non ?
Alors, il coule et se débat. Et, se débattant, regarde, regarde soudain sous lui. regarde le point où sa perdition le mène. Le silence a fait place au raffut, la paisible lumière à la haine. Mahler a fait place au malheur.
Et le type s’écrase sur le dos au milieu des cadavres de La Goutha.
Trois mines éclatent.

Puis le silence.

Et dans le fond, le type croit entendre un peu de l’adagietto encore.
C‘est bien, il va pouvoir dormir.
Ce n’était qu’un cauchemar, pense-t-il.
Et la musique enfle à nouveau. Demain sera un autre jour.

Demain, s’il n’est pas mort indifférent, il lira, le type, des choses comme…
Peut-être qu’il agira ?





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Transmettre, retransmettre, relayer…

Partages Posted on 22 janvier 2018 17 h 26 min

Vous me direz que c’est bien peu de chose, je vous dirai oui, mais que si nous faisions tous l’un ou l’autre petit « bien peu de chose » dont nous sommes capables, il serait peut-être plus difficile de nous mener par le bout du nez et de mener en notre nom des politiques excluantes comme il s’en concocte outrageusement dans notre si généreux occident.

Il y a onze ans, pour la première fois, nous mettions en garde, au travers de notre TamTam, contre l’inacceptable dérive qui faisait que les pouvoirs en place de l’Europe nantie, plutôt que de faire honneur à des devises pourtant égalitaires et généreuses du type « Liberté, Égalité, Fraternité”, se drapaient un peu plus que volontiers dans un cynisme fait de sécuritarisme, de nationalisme et d’égoïsme de la pire espèce.

Aujourd’hui, les pays les plus riches (dont nous sommes) n’hésitent pas à voler leur pauvreté aux pauvres en assurant ne pas pouvoir les aider (assoyant ainsi un peu plus encore leur arrogante puissance).

On entend, répétée telle une antienne, la rocardienne sentence “La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde…” Hypocritement et à dessein on omet d’en citer la chute “…mais elle doit en prendre sa part.

D’érosion langagière en érosion langagière on a quitté la formidable fraternité de Victor Hugo (“La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ? Elle le doit !”), pour rejoindre les fades plages réservées aux nantis qui trouvent un peu dommage qu’on puisse leur demander d’un peu partager. La réponse est non !
L’Europe devient un vaste camp retranché qui se targue de ne vouloir pas se partager. Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées.

C’est dans ce contexte que Yann Moix vient d’adresser au Président de la République cette lettre ouverte que je veux ici relayer sans commentaire, comme le font de nombreux médias autrement mieux armés pour le faire que ce petit blog. Je sais gré à son signataire d’avoir enfreint les règles du silence subordonné et d’avoir hurlé comme il croyait devoir le faire sa révolte face à l’inhumanité et à l’hypocrisie.

Voici :

«Monsieur le Président, vous avez instauré à Calais un protocole de la bavure»

Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. Vous les nommez «migrants» : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin. Réchappés du pire, ils représentent cet avenir que vous leur obstruez, ils incarnent cet espoir que vous leur refusez. C’est à leur sujet que je vous écris.

Vous avez affirmé, dans votre discours de Calais, que «ceux qui ont quelque chose à reprocher au gouvernement s’attaquent à sa politique, mais qu’ils ne s’attaquent pas à ses fonctionnaires.» Je ne m’en prendrai ici qu’à vous. Et à vous seul.

Je ne suis pas, comme vous dites, un «commentateur du verbe» : je suis un témoin de vos actes. Quant à votre verbe, il est creux, comme votre parole est fausse et votre discours, double.

J’affirme, M. le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

J’affirme, M. le Président, que des exilés non seulement innocents, mais inoffensifs, subissent sur notre territoire des atteintes aux droits fondamentaux de la personne. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

Vous menacez de saisir la justice si les «faits dénoncés» ne sont pas «avérés». Voici donc, monsieur le Président, les ­images des conséquences obscènes de ­votre politique.

Ces actes de barbarie, soit vous les ­connaissiez et vous êtes indigne de votre fonction ; soit vous les ignoriez et vous êtes indigne de votre fonction. Ces preuves, si vous les demandez, les voici ; si vous faites semblant de les demander, les voici quand même. Les Français constateront ce que vous commettez en leur nom.

«Je ne peux pas laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques», avez-vous dit. Ajoutant : «Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné». D’abord, vous menacez de procès en diffamation ceux qui démasquent ­votre politique ; ensuite, vous menacez de procédures de sanction ceux qui l’appliquent.

Journalistes, policiers : avec vous, tout le monde a tort à tour de rôle. Les uns d’avoir vu, les autres d’avoir fait. Tout le monde a tort sauf vous, qui êtes le seul à n’avoir rien vu et le seul à n’avoir rien fait. On attendait Bonaparte, arrive Tartuffe.

Soit les forces de l’ordre obéissent à des ­ordres précis, et vous êtes impardonnable ; soit les forces de l’ordre obéissent à des ­ordres imprécis, et vous êtes incompétent. Ou bien les directives sont données par vous, et vous nous trahissez ; ou bien les directives sont données par d’autres, et l’on vous trahit.

Quand un policier, individuellement, ­dépasse les bornes, on appelle cela une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on ­appelle cela un protocole. Vous avez ­instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure.

Quand une police agit aussi unie, pendant si longtemps, elle ne peut le faire sans se plier à un commandement. Est-ce bien vous, monsieur le Président, qui intimez aux policiers l’ordre de déclencher ces ­actions souillant la dignité de l’homme  ? Vous y avez répondu vous-même : «Dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement.»

L’histoire a montré qu’on peut parfois ­reprocher à un policier de trop bien obéir. Mais elle a surtout montré qu’on doit ­toujours reprocher à un président de mal commander, précisément quand le respect humain est bafoué. En dénonçant les violences policières, en cherchant à savoir qui est le donneur de ces ordres, je ne fais que défendre la police, parce que lui ­donner de tels ordres, c’est justement ­porter atteinte à son honneur.

«La situation est ce qu’elle est par la brutalité du monde qui est le nôtre», dites-vous. Peut-on attendre, monsieur le Président, qu’une situation aussi complexe soit ­démêlée par une pensée aussi simpliste  ? Que des décisions si lourdes soient ­compatibles avec des propos si légers ? On attendait Bonaparte, arrive Lapalisse.

Serez-vous plus enclin à l’émotion qu’à la réflexion  ? Ecoutez la voix de ces jeunes qui, fuyant les assassins et la dictature, rançonnés puis suppliciés en Libye, traversent la Méditerranée sur des embarcations douteuses pour accoster, à bout de forces, dans une Europe que vous défendez par vos formules et qu’ils atteignent par leur courage.

Vous avez osé dire : «Notre honneur est d’aider sur le terrain celles et ceux qui ­apportent l’humanité durable dans la ­République.» Au vu de ce qui semblerait être votre ­conception de «l’humanité», les associations préfèrent l’aide que vous leur avez ­refusée à celle que vous leur promettez. A Calais, on vous trouve plus efficace dans la distribution des coups que dans la distribution des repas.

Ces associations, monsieur le Président, font non seulement le travail que vous ne faites pas, mais également le travail que vous défaites. Quant à votre promesse de prendre en charge la nourriture, elle n’est pas généreuse : elle est élémentaire. Vous nous vendez comme un progrès la fin d’une aberration.

La colonisation en Algérie, monsieur le Président, vous apparut un jour comme un «crime contre l’humanité». Ne prenez pas la peine de vous ­rendre si loin dans l’espace et dans le temps, quand d’autres atrocités sont commises ici et maintenant, sous votre présidence. Sous votre responsabilité.

Faites, monsieur le Président, avant que l’avenir n’ait honte de vous, ce qui est en votre pouvoir pour que plus un seul de ces jeunes qui ne possèdent rien d’autre que leur vie ne soit jamais plus violenté par la République sur le sol de la nation. Mettez un terme à l’ignominie. La décision est difficile à prendre  ? On ne vous demande pas tant d’être courageux, que de cesser d’être lâche.

Saccages d’abris, confiscations ­d’effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages, entraves à l’aide humanitaire. Tel est le quotidien des exilés à Calais, monsieur le Président. Hélas, vous ne ­connaissez rien de Calais. Le Calais que vous avez visité mardi dernier n’existe pas : c’était un Calais pipé ; c’était ­un Calais imaginaire et vide ; c’était un ­Calais sans «migrants». Un Calais sur mesure, un Calais de carton-pâte. Le Calais que vous avez visité, monsieur le Président, ne se trouve pas à Calais.

Le Défenseur des droits a dénoncé, lui aussi, le «caractère exceptionnellement grave de la situation», qu’il n’hésite pas à décrire comme étant «de nature inédite dans l’histoire calaisienne». Une instance de la République, monsieur le Président, donne ainsi raison à ceux à qui vous donnez tort. Mais je vous sais capable de ne pas croire vos propres services, tant vous ­donnez si souvent l’impression de ne pas croire vos propres propos.

Comme on se demande à partir de combien de pierres commence un tas, je vous demande, monsieur le Président, à partir de combien de preuves commence un crime.

Je citerai enfin les conclusions de la «mission IGA-IGPN-IGGN relative à l’évaluation de l’action des forces de l’ordre à Calais et dans le Dunkerquois» d’octobre 2017 – mission qui dépend du ministère de l’Intérieur : «L’accumulation des témoignages écrits et oraux, bien que ne pouvant tenir lieu de preuves formelles, conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la déontologie policière, principalement à Calais. Ces manquements portent sur des faits de violences, sur un usage ­disproportionné des aérosols lacrymogènes, la ­destruction d’affaires appartenant aux ­migrants ainsi que le non-respect de l’obligation du matricule RIO [le référentiel des identités et de l’organisation].»

Permettez-moi, monsieur le Président, de traduire cette phrase dans un français non-policier : «Nous croulons sous les preuves de violences policières, notamment de gazages, mais nous refusons de les considérer comme des preuves au sens strict, car cela risquerait de froisser monsieur le ­ministre de l’Intérieur, qui serait obligé d’enquêter sur l’épidémie d’anonymat qui saisit ses troupes au moment de l’assaut contre les migrants.»

Vous dites : «Je ne peux laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre utilisent la violence.» Les violences vous dérangeraient-elles moins que le fait qu’on les laisse accréditer ?

A l’heure, monsieur le Président, où vous décrétez ce qui est, ou n’est pas, une «fake news», vous nous rappelez de manière ­salutaire que vous êtes prompt au mensonge éhonté. On attendait Bonaparte, ­arrive Pinocchio.

Je ne sais pas exactement de quoi vous êtes responsable ; je sais seulement en quoi vous êtes irresponsable. Le grand mérite de votre politique, c’est qu’on peut la voir à l’œil nu.

Surtout à Calais, où tout est fait pour ­rendre impossible aux exilés l’accès à l’Angleterre. Non seulement ils n’ont pas le droit de rester, mais ils n’ont pas la possibilité de partir. Que doivent-ils faire  ? Attendre qu’on leur brûle la rétine  ? Ou bien jouer leur destin en tentant la traversée  ?

Vous menacez en tout, monsieur le Président, des gens qui ne nous menacent en rien. Votre politique ne fait pas que trahir nos valeurs, elle les insulte. Les mesures antimigratoires sont toujours populaires. Mais voulant faire plaisir à la foule, vous trahissez le peuple.

Le préfet du Pas-de-Calais m’a appelé, ­furieux, osant se réclamer de Jean Moulin ; mais Jean Moulin s’est battu pour faire cesser la barbarie, non pour intimider ceux qui la dénoncent. Les exilés sont des victimes. Laissez les martyrs morts en paix ; cesse de faire la guerre aux martyrs vivants.

Jean Moulin fut supplicié pour une France qui accueille les hommes, pas pour une France qui les chasse. Dites à votre préfet que se réclamer d’un héros de la ­Résistance quand, dans sa sous-préfecture, Erythréens, Afghans et Soudanais sont harcelés, délogés, gazés nuit et jour, c’est prendre Jean Moulin en otage. Et c’est le trahir une deuxième fois.

Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour ­diffamation ; la postérité portera plainte ­contre vous pour infamie.

Yann Moix, écrivain”

À bientôt ?

PS.: Sur le même sujet ou périphérique, deux livraisons de TamTam :

TamTam 10 / Mars 2007

TamTam 43 / Septembre 2015



On disait donc “Plus jamais ça !”

Révoltes Posted on 17 janvier 2018 14 h 28 min

C’était au siècle dernier. Mais ce n’était pas la première fois qu’on scandait cette même résolution-là. Sans doute, en 1572, après l’horrible Nuit de la Saint-Barthélemy, n’était-ce déjà pas la première fois. Et bien avant cela, depuis que l’homme penche obscurément et périodiquement du côté du loup pour l’homme, les occasions n’ont hélas pas manqué…
Sans doute n’y a-t-il pas eu d’années, de mois, de semaines, de jours sans qu’on ait sincèrement pensé, articulé, affirmé, crié, hurlé ou chuchoté ces trois mots-là :

PLUS JAMAIS ÇA !

On ne cesse de les prononcer, on ne cesse de concocter les massacres, les ignominies qui prouvent qu’encore une fois on est passé à côté de cette volonté-là.
Combien faudra-t-il encore de morts, de viols, d’atrocités perpétrés pour cause d’exclusion d’un peuple, d’une religion, d’une couleur de peau, d’une appartenance à ceci ou à cela ? L’homme ne se lassera donc pas de se croire supérieur à d’autres hommes ?

Les Rohingyas, les Roms, les Juifs, les Protestants, les Musulmans, les Catholiques, les Nègres qu’on n’appelle plus comme ça, mais qu’on continue à traiter comme ça, les, les, les, les… Aucune exhaustivité possible. Seul, de temps en temps, un très momentané essoufflement qui se prétend paix avant la reprise des hostilités…

Amnesty International, entre autres combats, lutte contre l’horreur imposée aux Rohingyas. Presque plus personne ne se scandalise. C‘est bien loin, le Bangladesh, c’est bien loin la Birmanie. Combien sont-ils à avoir été déplacés aujourd’hui ? 700.000, croit-on savoir. 700.000 – peut-être plus – à avoir aux yeux des Boudhistes (vous savez cette philosophie de la Tolérance…), le tort d’être Musulmans. Combien sont-elles (et ils…) à avoir été violés, combien sont-il à avoir été sommairement assassinés, combien sont-ils et elles dont la maison est partie en fumée ?

Amnesty International poursuit sa mission d’information à travers, entre autre, la vidéo que je vous propose ci-dessous de découvrir. N’hésitez pas à la relayer auprès de vos amis. Et que notre indignation soit contagieuse !

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/La-crise-des-Rohingyas-expliquée.mp4[/KGVID]

À bientôt ?



Croire à l’utopie et ne pas se leurrer…

Partages Posted on 3 janvier 2018 18 h 34 min

Sans se leurrer, mais sincèrement, nos vœux pour 2018 :


Et si tout ça pouvait ne pas être que souhaits, ce ne serait sans doute pas si mal que ça.

À bientôt ?



Sortir de la gangue

Partages Posted on 29 décembre 2017 17 h 40 min

Vu ceci.

C’est le travail d’une photographe. Suzanne Moxhay.

Comme une place que revendique la nature dans les territoires que se sont attribués ceux qui la torturent.
Ou alors (je préfère cet espoir-là) une revanche, un envahissement des lieux envahis par l’envahisseur…

Pas sûr de faire encore confiance aux hommes, les arbres, c’est autre chose.

On essaie.



Un peu d’air, de verdure et de lumière.
Histoire de ne pas laisser béton.



Un début d’intelligence ?

Partages Posted on 24 décembre 2017 15 h 17 min

Lu, ce matin, dans Libé, ceci. Sans commentaire.

Combien de temps vous faudra-t-il pour lire cet article ? Cinq minutes top chrono, une opération réalisée d’un trait ? Ou devrez-vous vous y reprendre à plusieurs fois, après des interruptions plus ou moins consenties ? On ne parle pas du bébé qui pleure ou du bus après lequel il faut courir, mais de petites choses bien plus sournoises : une notification Facebook parce que votre cousin a eu la bonne idée de vous taguer sur une photo après un week-end en famille ; un message WhatsApp de votre groupe de potes du lycée ; un récapitulatif des tweets marquants de la journée.

Cette liste, non exhaustive, appartient à ce phénomène que Tristan Harris, 33 ans, appelle «l’économie de l’attention» qui, d’après lui, «pirate nos esprits». Ce trentenaire californien sait de quoi il parle. Jusqu’en 2016, il travaillait chez Google, comme «philosophe produit». Concrètement, il contribuait à l’app Inbox, boîte mail censément intelligente de la firme de Mountain View. Un jour, Harris décide de faire part de ses interrogations à ses collègues. Il envoie à une dizaine d’entre eux un PowerPoint de 144 pages, baptisé «Appel pour minimiser les sources de distraction et respecter l’attention de nos utilisateurs». «Ma présentation est devenue virale, se souvient-il, attablé dans un café de Mission, le quartier bohème tendance de San Francisco, où on le retrouve une matinée de novembre. Le lendemain, je suis allé au boulot et j’ai vu qu’une centaine de personnes étaient en train de regarder le document partagé. Le jour d’après, elles étaient 300.» Le doc finit même par remonter jusqu’au patron, Larry Page. «Les gens étaient globalement d’accord avec ce que j’écrivais, raconte Harris. Ça leur rappelait le slogan originel de la boîte, don’t be evil [« ne soyez pas malveillant »]

Mais l’inertie est trop forte, et rien ne bouge. «Tu ne peux pas changer le système de l’intérieur, regrette-t-il. Ce modèle économique est hyperrentable et permet à tous ces ingénieurs informatiques d’envoyer leurs enfants à la fac et de se payer une maison à San Francisco.» Le jeune homme finit par démissionner et lancer son mouvement, Time Well Spent, que l’on peut traduire par «du temps bien utilisé». Il ne se rémunère pas et vit sur ses économies.

Depuis, il sillonne les Etats-Unis, de plateaux télé en conférences TED, en passant par des séances de lobbying auprès des acteurs du secteur, pour marteler son message : «Jamais dans l’histoire une poignée d’ingénieurs (principalement des hommes blancs, âgés de 25 à 35 ans, vivant à San Fransisco), travaillant pour trois entreprises (Google, Apple, Facebook) ont eu autant d’impact sur plus de deux milliards de personnes.» L’an passé, le magazine The Atlantic l’a baptisé«seule personne pouvant prétendre au titre de conscience de la Silicon Valley».

Son café à peine commandé, Harris sort son iPhone. Rituel répété à chaque rendez-vous, où il le met en mode «conduite» pour ne pas être dérangé par des alertes intempestives. Sans round d’observation, il se lance sur le ring. Fiévreux, passionné, il décrit le téléphone, ce petit diablotin qui suce votre temps de cerveau disponible, comme le bandit manchot du XXIe siècle : souvenez-vous de ce numéro de Lucky Luke où même la présidente de la ligue des femmes contre les jeux de hasard finit par devenir accro à la machine à sous… Pour l’ancien ingénieur informatique, le péril est grave. Avec des accents messianiques, il dit : «Ce n’est pas qu’une simple question d’addiction. Notre civilisation est en train de s’autodétruire, car cette technologie progresse plus vite que nous.» Aux Etats-Unis, les utilisateurs de téléphone vérifient leur appareil près de 150 fois par jour. Les tentations sont aussi nombreuses qu’il existe de réseaux sociaux : «YouTube sait de mieux en mieux prévoir quelle vidéo il doit lancer pour te garder devant l’écran, même si cela te prive de sommeil. Instagram excelle à te montrer quelque chose que tu serais en train de rater, ou quelqu’un dont tu devrais être jaloux.» Comme les machines à sous, les applications parviennent à entretenir la flamme, à coups d’abonnés gagnés sur Twitter ou de streaks (classement des relations) sur Snapchat. Parfaites pour l’ego, ces petites sucreries ne compensent pas de nombreux effets négatifs. «Plus tu es connecté, plus tu ressens d’anxiété, affirme Harris. Certaines applications indiquent par exemple qu’un message a été lu par son destinataire. Cela crée une sorte d’obligation à répondre rapidement, sinon tu passes pour un mauvais ami.» Autant de techniques qu’il a pu étudier lors de son passage au Persuasive Tech Lab de Stanford, la prestigieuse université de la Silicon Valley. Cet écosystème tire selon lui la société vers le bas. Exemple sur Facebook, avec le mot-clé «Trump» : «L’algorithme ne sait pas ce que ça veut dire, mais il se rend compte que quand il est présent, tout le monde partage le contenu. Cela crée une indignation perpétuelle qui met la démocratie en danger, parce que pendant ce temps-là, on ne réfléchit pas à ce qui compte vraiment pour nos sociétés, le changement climatique, le « vivre ensemble ».» Il ne dit pas pour qui va son vote, mais a été chamboulé par la campagne présidentielle de 2016 et la victoire du milliardaire républicain.

Le soldat Harris ne veut pas mener ce combat seul. Trop déséquilibré, «face à des centaines d’ingénieurs informatiques derrière leur écran» : «Ça serait comme se battre au couteau contre un sabre laser.» Harris regarde plutôt du côté de la Commission européenne et des gouvernements, dont il espère qu’ils pousseront bientôt les géants de la tech à «rendre des comptes, sur leurs profits, mais aussi sur la façon dont ils ont pu influencer des élections». En attendant, ce San-Franciscain pur jus, élevé par une mère travailleuse sociale, continue son entreprise de sensibilisation pour une technologie «éthique», à la manière d’un repenti. Chez lui, le déclic est notamment venu lors d’un passage au Burning Man, le festival artistique qui se tient chaque année dans le désert du Nevada : «Cela m’a montré à quel point ma façon de voir le monde était étriquée, à quel point l’industrie de la tech et le consumérisme restreignent nos choix.» Pendant neuf jours, c’était aussi la première fois qu’il se déconnectait totalement.

Aujourd’hui, ce célibataire vit en colocation à San Francisco, au milieu «d’entrepreneurs, de scientifiques, de musiciens». N’allez surtout pas y voir une résurgence hippie du Summer of Love. Harris n’est pas hostile à la technologie. Simplement, plutôt qu’un «Apple Store», il rêve d’un «Help Store», où les applications mettraient les gens en relation. Mais dans la vie réelle.

À bientôt ?



Ça va ? Tout va bien ?

Révoltes Posted on 17 décembre 2017 16 h 50 min

Il y a quelque chose de miraculeux dans les rêves d’enfants.

Et ce quelque chose de miraculeux tient principalement à leur temporalité en même temps qu’à leur splendide innocence.

Je rêve donc je suis
, pense l’enfant. Ou plutôt, Je rêve ce que je pourrais être. Ou, si je le rêve, ce que je rêve sera…

Personne ne nous dira jamais à quel point l’enfant n’est que peu dupe de ses propres rêves. Il y a chez lui sans doute un « rêver de » qui, volontiers, se confond à un « rêver à”. La distance entre les deux, il l’invente. Mince parfois, épaisse souvent. C’est son accès à l’humour.
Et, ce à quoi il rêve, il le sait confusément, n’est pas toujours ce dont il rêve. C’est un enfant, un être doué d’une intelligence (au sens de compréhension) qu’il perdra bientôt aux fins de devenir adulte. Faute de quoi, il sera ce qu’on appelle un demeuré, tant au sens littéral que littéraire du terme.

Il y a là-bas, aux États munis d’Amérique, un grand enfant, du style enfant gâté, vous voyez ? du style qui casse ses jouets parce qu’il sait très bien qu’on lui en offrira très vite de plus beaux, qui trépigne et hurle dès qu’on lui dit non, un de ces enfants qui aiment à arracher les ailes des papillons et à brûler les mouches, c’est tellement amusant. Les psys de toutes couleurs et de tous acabits nous ont appris à trouver ça normal. Il nous ont appris à être patients au moins jusqu’à ce que la puberté trouve une solution naturelle à ces cruels amusements.

Il y a donc, là-bas, un grand enfant attardé de soixante et onze ans qui continue de prendre ses rêves pour des réalités et d’arracher les ailes des papillons. Un de ces jouets préférés : interdire. Il croit dur comme fer qu’une chose interdite cesse d’exister. Pire, pour lui, interdire un mot revient à tuer ce que ce mot peut évoquer.
Ne dites plus « réchauffement climatique » et le réchauffement climatique ne sera plus qu’un leurre.

L’homme (?) est un obstiné. Il vient ainsi de décider que seraient interdits (Washington Post de ce 15 décembre) dans les rapports du CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) les sept mots ou groupes de mots suivants : « Fœtus », « transgenre », « diversité », « vulnérable », « prestation sociale », « fondé sur des données concrètes » et « fondé sur la science »

Les transgenres n’existeront plus puisqu’ils n’auront plus, au sens le plus littéral du terme, droit à la parole. Plus de diversité ! Plus de vulnérables, de prestations sociales,… Plus de références à la science.

La disparition du mot “fœtus” interroge.
Le faire disparaître est un avortement auquel sa maman n’a, de toute évidence, pas eu recours. Pas sûr que cette retenue fasse aujourd’hui le bonheur des transgenres, des vulnérables, de la science… ni de la planète qui – n’en déplaise à ce grand enfant gâté aux allures de pervers sexiste et d’inconscient patenté – bel et bien se réchauffe et pose problème à bien des fœtus (oups !) qui ne verront pas le jour, parce que prématurément assassinés.

Ne nous reste, face à l’ignominie, qu’à interdire le nom de ce 45ème Président des États-Unis. Peut-être cessera-t-il d’exister ?

Si seulement.



Article 30

Partages Posted on 2 décembre 2017 9 h 08 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 29

Partages Posted on 30 novembre 2017 13 h 44 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Et si c’était nous ?

Partages Posted on 18 novembre 2017 10 h 31 min

Oui, si c’était nous qui étions – happés qui par la misère qui par la guerre qui par l’intolérance mortifère d’une dictature – dans la situation où ils sont, eux qu’on appelle les migrants ? Comment nous en sortirions-nous face aux refus des gouvernements (et des peuples ?) de nous venir en aide ?

Le CNR (Collectif pour une Nation Refuge)* déploie actuellement une campagne qui nous interroge en ce sens et nous rappelle que ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’on quitte son pays, mais qu’on y est hélas souvent acculé. Et, fuyant l’horreur, on n’imagine pas que les bras ne s’ouvriront pas et que de notre présence une nouvelle détresse naîtra…

Le collectif vient de lancer un film (1min30), écrit et réalisé gracieusement par le réalisateur Matthieu Tribes et interprété par les comédiens Marina Fois et Mathieu Kassovitz. Découvrez-le ci-dessous.

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/Refugiés-de-Matthieu-Tribes-.mp4[/KGVID]

* L’Union Européenne dépense beaucoup d’argent pour ne pas accueillir les réfugiés. 13 milliards d’euros depuis 2010. En 2017, le Collectif des Nations Refuges réunit les associations, les collectifs et les individus qui viennent en aide à tous ceux qui arrivent à passer nos frontières.



Quand donc cela s’arrêtera-t-il ?

Révoltes Posted on 20 octobre 2017 15 h 46 min

On continue là la sombre litanie entamée dans le billet Salmigondis.

Cette manière de poser des noms sur des victimes jusque-là anonymes, c’est le quotidien Libération qui en est l’origine.

On peut lire l’ensemble de l’article ici. Les textes sont de Titiou Lecoq.

MAI

Elle s’appelait Noémie. Elle avait 30 ans. Elle était infirmière. Elle s’est disputée avec son petit ami, 31 ans, policier. Noémie a été touchée par un tir dans le dos. Le policier, qui n’était pas en service, avait son arme de fonction avec lui. Il était déjà connu pour des faits de violences sur une ex-compagne. Nailly, Yonne.

Elle s’appelait Marion. Elle avait 41 ans. Elle était la mère de deux petits garçons. C’est son compagnon, Martial, 40 ans, qui a prévenu la police, affirmant qu’il l’avait trouvée morte chez eux. L’autopsie a révélé qu’elle avait été violée et battue. Les voisins ont évoqué des cris, une forte dispute. Le conjoint a été mis en examen pour violences volontaires et viol ayant entraîné la mort. Il s’est pendu en détention. En mars, Marion avait déjà été soignée pour des coups mais n’avait pas porté plainte. Aigrefeuille-sur-Maine, Loire-Atlantique.

Elle s’appelait Nathalie. Elle avait 45 ans. Elle avait deux enfants, de 18 et 22 ans. Elle venait de quitter son compagnon. Il est entré chez elle par la force, avec une arme à feu et lui a tiré dessus à bout portant. Il a ensuite retourné l’arme contre lui. Il est décédé le lendemain des suites de ses blessures. Brignoles, Var.

Elle s’appelait Michèle. Elle avait 38 ans. Elle fréquentait Mourad, 30 ans, depuis trois ans. Elle a été tuée à coups de marteau. Mourad nie être responsable mais il a été vu s’enfuyant de chez Michèle, montant en voiture et partant à toute vitesse. Sa voiture a été retrouvée dans un fossé un peu plus loin. Il a continué à pied et a été arrêté. Lagorce, Gironde.

Elle avait 78 ans. Elle venait de quitter son compagnon et avait emménagé en Dordogne, près du domicile de leur fils. Son compagnon, 80 ans, l’a étranglée avec une écharpe avant de se pendre avec un câble électrique. Le parquet précise qu’il ne s’agit pas d’un «suicide altruiste», «cette dame ne voulait pas mourir». Domme, Dordogne.

Elle avait 48 ans. Elle venait de se séparer de son compagnon, 50 ans. Ils tenaient ensemble un bar-restaurant. Elle souhaitait vendre l’affaire pour reprendre sa part et pouvoir retourner vivre au Brésil, son pays d’origine. Il l’a abattue de quatre balles devant le bar. Eragny, Val-d’Oise.

Elle s’appelait Sadia. Elle avait 47 ans. Son compagnon, Damien, 46 ans, ancien agent communal, l’a abattue de deux balles de revolver dont une dans la tête. Il s’est ensuite suicidé. Ils avaient chacun de leur côté des enfants. Les enquêteurs évoquent une violente dispute et un «contexte alcoolisé» mais on ignore les raisons de cet homicide. Cour-et-Buis, Isère.

Elle avait la trentaine. Elle était serveuse dans un restaurant. Son ex-compagnon, 37 ans, est entré dans le restaurant en pleine journée et l’a poignardée. Il a ensuite poignardé le cuisinier avec qui il soupçonnait qu’elle entretenait une liaison. Chambéry, Savoie.

Elle s’appelait Margaux. Elle avait 29 ans. Elle travaillait comme aide-puéricultrice dans une crèche. Elle avait deux enfants de 5 et 6 ans. Ils étaient présents cette nuit-là, à leur domicile. Mohamed, 29 ans, son compagnon et père de ses enfants, dont elle s’était séparée mais avec qui elle revivait depuis un mois, a débarqué dans la nuit chez un proche pour lui confier leurs deux enfants. Il a lui expliqué qu’ils s’étaient disputés et qu’elle était inconsciente quand il était parti. Il a laissé les enfants et a ensuite pris la fuite. Le proche a prévenu les secours qui ont retrouvé la victime morte avec un sac sur la tête et une cordelette autour du cou. C’était le jour de son anniversaire. Mohamed, qui avait réussi à rejoindre la Tunisie, a finalement décidé de se rendre à la police. La Trinité, Alpes-Maritimes.

Elle s’appelait Claire. Elle avait 35 ans. Elle était secrétaire médicale. Elle avait un garçon de 4 ans. Elle avait disparu de son domicile depuis le 22 avril. Son corps dénudé a été retrouvé par un promeneur le 7 mai près d’une ferme abandonnée. Elle a été tuée par arme blanche. Son compagnon, Simon, 30 ans, a été mis en examen. Il nie les faits mais pour les enquêteurs tout converge vers lui. Cohiniac, Côtes-d’Armor.

La suite, bientôt hélas…



Article 28

Partages Posted on 8 octobre 2017 11 h 20 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



À la manière de…

TamTam Posted on 26 septembre 2017 15 h 16 min

Réfléchir.

Réfléchir, oui.
Mais pas à la manière des miroirs.

Réfléchir, c’est certes se poser des questions,
mais c’est les proposer surtout au débat, à la réflexion d’autres, de ceux, trop peu nombreux sans doute, à qui il arrive de venir se promener dans les colonnes rarement festives de ce blog.


Rarement festives, c’est vrai. Mais ce n’est pas par amour des sinistroses.
Simplement la tentation du blog “carnet intime”, du blog “mondain”, du blog “conseils pratiques” ou du blog “partageons nos vacances, c’est si drôle et distrayant”, cette tentation qui semble guider un grand nombre de ceux qui s’appellent les bloggers, cette tentation, je l’avoue, ne m’a jamais semblé ni intéressante ni tout simplement digne.

C’est que, tout comme notre TamTam est né de ce j’ai pensé un jour être une nécessité, ce blog s’est imposé à moi non comme un moyen récréatif de tuer le temps, mais pour tenter de dire les choses qui mangent un certain nombre d’entre nous, d’entre vous sans doute aussi, et qui n’ont, hélas, c’est vrai aucun caractère festif.

Pas d’esprit chagrin qui présiderait à la naissance ni du TamTam ni de ce blog.
Plutôt un besoin d’écrire dans le silence des mots et de leur demander de nous aider à crier, parce que dans l’irréparable raffut des nuits, rares sont ceux qui se préoccupent encore des os du monde.

La livraison cinquante de notre Tamtam a été réalisée sous les inspirants augures, mais à son insu, de celui que plus personne n’appelle plus Jean-Luc Godard mais JLG. Non pas qu’il se fût agi de coller à sa pensée, ni, plus grossièrement encore, de songer à l’imiter, mais comme une tentative d’expérimenter par nous-mêmes ce que ses ruptures, ses collages, ses juxtapositions peuvent apporter à la perception des choses et, bien sûr, à la réflexion.
Aucune tentative (ni espoir) de se comparer à lui, mais de se confronter, en espérant sa bienveillance, à une des pensées créatrices les plus roboratives des soixante-dix dernières années.

À l’ombre lumineuse de JLG, de Ludwig van Beethoven, de Tom Waits et de (plus discrètement) Einijuhani Rautavaara, allez donc vous promener (cliquer sur le visuel ci-dessus) dans notre dernière livraison. Ou dans nos archives en cliquant ICI.

BONNES DÉCOUVERTES.

À bientôt ?

PS.: N’oubliez pas de brancher le son de votre ordi, c’est indispensable.
PS2 : Ce numéro 50 est un peu plus lourd que les livraisons précédentes. Son téléchargement peut prendre quelques instants.



Dis, quand reviendras-tu ?

Partages Posted on 25 septembre 2017 16 h 05 min

Bien aimé ceci, trouvé ce matin dans Libé.

(Photo Martin Colombet. HansLucas)

No comment ?



Article 27

Partages Posted on 19 septembre 2017 13 h 27 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Et ça continue et ça continue…

Révoltes Posted on 7 septembre 2017 16 h 58 min

Suite et, hélas, pas fin, de la sombre litanie entamée dans le billet Salmigondis.

Cette manière de poser des noms sur des victimes jusque-là anonymes, c’est le quotidien Libération qui en est l’origine.

On peut lire l’ensemble de l’article ici. Les textes sont de Titiou Lecoq.

AVRIL

Elle s’appelait Nastasia. Elle avait 18 ans. Elle était groom-stagiaire dans un centre équestre. Elle sortait depuis quelques mois avec Roberto, 38 ans. Il l’a poignardée, chez elle. Un coup à la carotide a été fatal. Longvilliers, Yvelines.

Elle s’appelait Djamila. Elle avait 31 ans. Elle a été retrouvée sur son lit, victime de deux coups de couteau à la gorge et un à l’abdomen. A côté d’elle, les pompiers, qui venaient pour un problème de fuite d’eau, ont trouvé son compagnon, 47 ans, allongé. Il dormait, ivre. Il semblerait qu’il n’aurait pas supporté une infidélité. Alès, Gard.

Elle s’appelait Séverine. Elle avait 29 ans. Elle était mère de deux enfants, âgés de 6 ans et 18 mois. Elle venait de se séparer de leur père, 32 ans. Elle a été battue à mort chez elle. Son ex-compagnon s’est présenté au commissariat, accompagné de leurs enfants, pour se constituer prisonnier le soir même. Il lui avait déjà cassé le nez en janvier dernier. La Plaine, Maine-et-Loire.

Elle avait 35 ans. Elle avait trois enfants de 11, 8 et 5 ans. Les deux petits jouaient ailleurs mais l’aîné était présent dans la cuisine quand son père, 43 ans, a poignardé sa mère. L’enfant s’est interposé et a été blessé. Il a réussi à appeler les secours. Elle était aidée depuis 2014 par l’association SOS femmes 49. En novembre 2015, elle avait déposé une plainte pour menace de mort qui avait été classée sans suite après enquête et confrontation des deux parties. En novembre 2016, elle avait entamé une procédure de divorce. Elle a reçu 24 coups de couteau, principalement au visage et dans le cou. Trélazé, Maine-et-Loire.

Elle avait 35 ans. Elle était «adulte protégée». Ils s’étaient rencontrés à l’hôpital psychiatrique de Rennes. Ils avaient tous les deux également des problèmes d’alcool. Son ex-compagnon, 42 ans, a été retrouvé dans l’appartement de la victime, à proximité du corps poignardé. Elle a reçu 45 coups de couteau, principalement à l’abdomen. Plus d’une vingtaine était mortels. Il avait déjà été condamné deux fois pour des violences contre elle et avait interdiction de l’approcher. Rennes, Ille-et-Vilaine.

Elle s’appelait Alison. Elle avait 26 ans. Elle était en voiture avec son compagnon, 41 ans, employé aux espaces verts, et leur fils de 2 ans. Leur aîné, âgé de 7 ans, n’était pas présent. Ils étaient sur la départementale 47. Ils s’étaient arrêtés sur le bas-côté de la chaussée, étaient sortis de la voiture quand son compagnon l’a poignardée à 11 reprises dans l’abdomen. Un automobiliste qui passait a assisté à la scène et a appelé les secours mais ils n’ont pas pu la réanimer. Son compagnon, encore sur les lieux, a été arrêté. Il était connu de la police pour des faits de violence. Il a expliqué avoir mené durant des années une double vie. Il venait d’accepter de demander le divorce et venait d’emménager chez Alison. Alors que leur situation se «normalisait», elle l’aurait menacé de le quitter. Il dit avoir voulu la menacer. Rombas, Moselle.

Elle s’appelait Danièle. Elle avait 72 ans. Elle était mariée depuis trente-six ans avec Georges, 93 ans. Il l’a tuée avec une arme de poing avant de se suicider. Georges souffrait d’un cancer à un stade avancé. Danièle fréquentait depuis un an une association d’aide aux femmes, l’Apiaf. L’association a expliqué qu’elle avait pris conscience de la violence de son mari qui la tenait enfermée au maximum mais qu’elle ne souhaitait pas le quitter, elle disait que c’était un homme très vieux, pas dangereux. Toulouse, Haute-Garonne.

Elle s’appelait France-Lise. Elle avait 52 ans. Elle avait été conseillère municipale. Elle avait deux filles. Elle était en instance de divorce. Son mari, Paul, 53 ans, serrurier, l’a abattue devant chez elle de deux balles et s’est ensuite suicidé. Haute-Rivoire, Rhône.

La suite bientôt.



Article 26

Partages Posted on 5 septembre 2017 15 h 05 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Petite suite pas insignifiante

Révoltes Posted on 5 septembre 2017 15 h 01 min

Cliquez, vous verrez…



Article 25

Partages Posted on 25 août 2017 9 h 56 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Sinistre litanie

Révoltes Posted on 20 août 2017 11 h 31 min

Je continue ici le lugubre et hélas lacunaire dénombrement commencé avec le billet “Salmigondis” du 03 juillet et relayé par celui du 19 du même mois. Il s’agit de violences fatales faites aux femmes, vous vous rappelez ?

Cette manière de poser des noms sur des victimes jusque-là anonymes, c’est le quotidien Libération qui en est l’origine.

On peut lire l’ensemble de l’article ici. Les textes sont de Titiou Lecoq.

MARS

Elle s’appelait Hélène.
Elle avait 27 ans et était la gérante d’un centre équestre. Elle a été retrouvée poignardée dans la cour de son établissement où elle vivait seule. Elle a reçu deux coups de couteau au cœur et au poumon. Son ex-compagnon a été mis en examen pour assassinat. Yannick a 45 ans, il est pompier volontaire. Ils sont restés trois ans ensemble et étaient séparés depuis un mois. Il a reconnu être possessif et jaloux. Il a également reconnu la préméditation. Début mars, Hélène avait porté plainte contre lui pour violation de domicile. Il était entré chez elle en cassant une vitre. L’affaire avait été classée sans suite sous condition de remboursement des frais. Trigny, Marne.

Elle avait 44 ans. Elle était auxiliaire de vie dans le collège où étaient scolarisés deux de ses enfants, âgés de 12 et 13 ans. Avec son nouveau compagnon, ils avaient également un petit garçon de 5 ans et demi. Elle a été poignardée chez elle. Les trois enfants ont également été poignardés dans leurs lits. L’homme, 46 ans, boucher-désosseur, s’est jeté sous un train. Dans sa voiture, les gendarmes ont trouvé un texte dans lequel il reconnaît les meurtres. Le couple était en cours de séparation et il ne le supportait pas. Il craignait de perdre son fils. Il avait été condamné dans les années 90 pour violences avec armes à trois ans d’incarcération. Beaumont-lès-Valence, Drôme.

Elle s’appelait Kelly. Elle avait 20 ans. Ce soir-là, elle passait récupérer ses affaires chez son ex, Steven, âge de 22 ans. Ils se sont disputés. Elle a été poignardée à mort. Son ancien compagnon avait également des plaies au couteau. Il a été hospitalisé puis a été placé en garde à vue. Montval-sur-Loir, Sarthe.

Elle s’appelait Julie. Elle avait 43 ans. Elle était secrétaire dans un cabinet dentaire et avait un fils de 13 ans. Depuis plusieurs semaines, elle se sentait menacée par un ex-compagnon. Il avait forcé la porte de chez elle pour la menacer. Elle avait déposé une main courante, prévenu ses amis et voisins et demandé au père de son fils de le prendre chez lui pour qu’il soit en sécurité. L’ex a réussi à entrer chez elle, il lui a donné 53 coups de couteau dont 7 mortels. Il était encore sur les lieux quand les pompiers sont arrivés. Nice, Alpes-Maritimes.

Elle s’appelait Blandine. Elle avait 29 ans. Elle était aide-soignante dans un hôpital. Elle avait une fille de 5 ans. Elle a été retrouvée morte à son domicile, au côté de Pascal, son ex-compagnon, garagiste, 33 ans, décédé lui aussi, une arme à feu près de lui. Selon le parquet, l’homme aurait tué son ex-compagne avant de se donner la mort. Le maire de la commune d’origine de Pascal a dit : «Pascal, que je connaissais bien, était quelqu’un de très doux, très équilibré.» Miramont-d’Astarac, Gers.

Elle s’appelait Nicole. Elle avait 62 ans. Elle a été battue à mort chez elle. Elle avait plusieurs côtes et une épaule cassées et présentait également des traces de coups plus anciennes. Son ex-concubin, 32 ans, a été mis en examen. En octobre dernier, il avait été condamné à six mois de prison pour des faits de violence sur Nicole. Il avait été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de suivi. La peine était assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec Nicole. Abbeville, Somme.

Elle s’appelait Marcelle. Elle avait 90 ans. Elle était infirmière à la retraite. Son mari, Frédéric, 86 ans, l’a tuée en la frappant avec une casserole. Peu de temps avant, on avait diagnostiqué à Frédéric une maladie d’Alzheimer. Il a déclaré : «Elle a ce qu’elle mérite, je l’ai fracassée». Limeil-Brévannes, Val-de-Marne.

Elle s’appelait Cathy. Elle avait 43 ans. Elle était employée municipale. Elle avait cinq enfants. Elle venait de quitter son mari, 48 ans. Elle est retournée chez eux pour récupérer des affaires. Il l’a étranglée. Hospitalisée, elle est décédée quelques jours plus tard. Fosses, Val-d’Oise.

Elle s’appelait Virginie. Elle avait 41 ans. Elle avait une fille de 13 ans. Elle entretenait une relation épisodique avec Pierre, 45 ans. Il avait déjà été condamné en 2014 et 2015 pour des violences contre Virginie mais il continuait de débarquer chez elle malgré l’interdiction de la voir. Ce soir-là, il reconnaît l’avoir frappée à plusieurs reprises au visage et à la tête. Le lendemain matin, il est retourné chez elle. Elle était inconsciente, ou morte. Il a nettoyé les taches de sang. Il a également donné un bain à Virginie, toujours inconsciente ou morte, et l’a déposée sur le canapé. C’est sa fille de 13 ans, qui rentrait d’un week-end chez ses grands-parents, qui l’a ensuite trouvée, morte. Vaivre-et-Montoille, Haute-Saône.

Elle s’appelait Nicole. Elle avait 47 ans. Elle sortait d’une supérette avec son nouveau compagnon quand une voiture leur a foncé dessus et les a renversés. Le conducteur était son ancien conjoint, Jean-Pierre, 58 ans. Il était sorti de prison depuis deux ans après une peine de quinze ans pour un crime sexuel. Saint-Louis, Réunion.

Elle s’appelait Djeneba. Elle avait 37 ans. Elle s’occupait d’un élevage de bovins. Elle était originaire du Mali où elle avait été vétérinaire puis elle était venue en France en 2008 pour suivre Jean-Paul, 67 ans qu’elle a épousé. Ils avaient trois enfants. L’an dernier, Djeneba a lancé une procédure de divorce suite à des violences conjugales. Une ordonnance de protection avait été mise en place interdisant à Jean-Paul, chasseur, le port d’arme, mais personne n’était venu saisir ses armes. Ce matin-là, alors qu’elle venait de déposer ses enfants à l’école et à la crèche, elle est arrivée dans la cour de l’exploitation agricole où elle travaillait. Jean-Paul l’attendait, il l’a abattue d’un tir de fusil de chasse. Les proches envisagent de porter plainte contre les services de l’état. Gorses, Lot.

La suite, une prochaine fois.



Article 24

Partages Posted on 19 août 2017 9 h 51 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Pas suffisant ?

Révoltes Posted on 9 août 2017 17 h 25 min

Ben non, la condamnation à 3000 € avec sursis prononcée à l’encontre de Cédric Herrou par le Tribunal correctionnel de Nice semble n’avoir pas été suffisante. Elle n’était, aux yeux d’une justice sans âme, qu’une mise en bouche, préalable, on le devine, à d’autres indignes “punitions” censées décourager les plus belles solidarités.

Car que punit-on ?
La fraternité. Ce fut ici-même écrit.
Mais aussi, toute forme de liberté d’entraide.

Toute capacité que nous avons à choisir entre le malheur imposé aux uns et le très relatif petit bonheur que, faisant partie des autres, nous essayons de fabriquer (…aux fins de le partager avec les autres).

Hier, l’engagement humaniste de l’’agriculteur de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes),
militant de la solidarité et de l’aide aux migrants, dont je parlais dans mon précédent billet,
a été davantage encore méprisé et condamné !

On ne fait pas dans la dentelle quand on prétend avoir raison.

Ce 08 août, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a porté à quatre mois de prison avec sursis la peine qu’une société qui se prétend “juste et humaine” estime devoir infliger à un homme qui – n’acceptant pas la souffrance d’hommes, de femmes, d’enfants venus d’ailleurs – vient à leur secours.

Le pouvoir a fait vœux que le malheur ne se voie pas. Quitte à l’enfermer ?

HONTE !



Fraternité condamnée

Révoltes Posted on 5 août 2017 10 h 54 min

Lu dans la presse, l’autre matin :

« On continuera à agir et ce n’est pas sous la menace d’un préfet ni les insultes d’un ou deux politiques que nous arrêterons. Nous continuerons car c’est nécessaire de continuer », a lancé Cédric Herrou à la sortie du tribunal correctionnel de Nice ce vendredi matin.

L’agriculteur militant a été condamné à 3000 euros d’amende pour avoir pris en charge des migrants en Italie, mais a été relaxé pour les autres faits qui lui étaient reprochés, notamment leur hébergement ainsi que leur transport sur le territoire français.


Nous y voilà donc à ce point (de non-retour ?) que tout humaniste depuis longtemps craignait.
Un gouvernement européen – de ceux qui ne cessent de clamer haut et fort leur attachement aux principes fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948, et sans cesse violée) – fait le pas de condamner celui qui, un peu trop à son goût sans doute, en respecte et en fait respecter certains des articles les plus symboliques : les 13 et 14 !

Ainsi, de la devise d’une France de plus en plus autoritaire et arrogante, s’efface, parce que devenu hypocrite dans un État qui ne le respecte pas, le beau mot de FRATERNITÉ.

Parce que, ne nous y trompons pas ! c’est bien l’aide à un frère humain qui a été pénalisée ! Et c’est bien la liberté qu’a un être humain de trouver ailleurs que chez lui de l’aide qui est ainsi fragilisée !
C’est l’aide à des hommes, des femmes, des enfants en détresse qui est jugée et sanctionnée !
La France plaide désormais pour le chacun pour soi dans la peur de l’État, grand ordonnateur des générosités, de celles bienvenues, de celles qui ne le sont pas.
La conscience du citoyen, n’en parlons pas !

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ, disaient-ils. Qu’en reste-t-il ?

Aide celui qui en a besoin mais fais gaffe à tes fesses ?

C’est à cette devise-là qu’il va falloir en France, mais aussi un peu partout en Europe, qu’on s’habitue ?
Et qu’on obéisse ?

BLÂME !



Article 23

Partages Posted on 5 août 2017 8 h 57 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Après janvier, février…

Révoltes Posted on 19 juillet 2017 18 h 42 min

Je continue ici la sombre énumération entamée dans le billet “Salmigondis” du 03 juillet. Il s’agit de violences fatales faites aux femmes, vous vous rappelez ?

Cette manière de poser des noms sur des victimes jusque-là anonymes, c’est le quotidien Libération qui en est l’origine.

On peut lire l’ensemble de l’article ici. Les textes sont de Titiou Lecoq.

FÉVRIER

Elle s’appelait Karen. Elle avait 37 ans. Elle était caissière. Elle avait une fille de 3 ans et demi. Elle avait quitté le père, 45 ans, employé agricole, quinze jours auparavant. Ce vendredi-là, vers 13 heures, elle venait déposer leur fille chez lui. Ils ont commencé à se disputer. Karen a tenté de partir mais il l’a suivie et l’a poignardée. Il s’est ensuite retranché chez lui et s’est suicidé. Maison-lès-Chaource, Aube.

Elle s’appelait Fatima. Elle avait 58 ans. Lui 65. Ils étaient parents de trois enfants. Ils se disputaient parce qu’il la soupçonnait d’une infidélité. Il l’a frappée à coups de poing puis avec une feuille de boucher au visage et à la poitrine. Il a ensuite téléphoné à leur fille pour lui annoncer qu’il avait tué sa mère et qu’il allait se suicider. Il a raccroché et s’est défenestré du quatrième étage. Quelques semaines auparavant, elle était sortie de chez elle en pyjama en criant à l’aide, qu’il allait la tuer. Il avait été placé en garde à vue et avait reçu un rappel à la loi. Il avait également fait une tentative de suicide et était sorti récemment d’hôpital psychiatrique. Rueil-Malmaison, Hauts-de-Seine.

Elle avait 46 ans. Elle a été retrouvée morte étranglée dans le sous-sol de sa maison. A ses côtés, son mari était dans un état critique. Ils avaient 5 enfants, âgés de 12 à 24 ans. Après avoir été hospitalisé, il a été placé en garde à vue. Il a expliqué s’être violemment disputé avec sa femme, être tombé et puis le trou noir. Aucun souvenir. Elle envisageait de le quitter. Quelques semaines auparavant, il avait porté plainte contre elle pour menaces de mort et le même jour, elle avait déposé plainte contre lui pour violences conjugales. Nanteuil-lès-Meaux, Marne.

Elle s’appelait Gisèle. Elle avait 53 ans et travaillait depuis dix-neuf ans comme femme de ménage à la mairie de Pleucadeuc. Elle était mère et grand-mère. Elle avait quitté le domicile conjugal depuis cinq semaines pour s’installer chez sa fille. Ce dimanche-là, elle était partie en randonnée avec une amie, elles avaient passé l’après-midi ensemble. Vers 19 heures, Gisèle est partie de chez son amie. Elle s’est installée dans sa voiture. Son mari, 54 ans, employé dans l’agroalimentaire, qui était stationné dans un véhicule à côté, lui a tiré dessus à bout portant à quatre reprises avec son fusil de chasse. Il est ensuite venu s’asseoir sur le siège passager, à côté d’elle, et a retourné l’arme contre lui. Il s’est blessé au visage. Il était connu de la police pour des problèmes d’alcool et des faits de violence. Son avocat a expliqué : «Il n’a ni prémédité, ni préparé son acte. Il a pété les plombs, voilà tout.» Pleucadeuc, Morbihan.

Elle s’appelait Jennifer. Elle avait 31 ans. Elle était séparée de son conjoint, Loïc, mais ils vivaient encore ensemble ainsi qu’avec leurs deux enfants âgés de 3 et 7 ans. Jennifer avait prévu de déménager en février. Mais elle a disparu. Un avis de recherche a été lancé. Elle était portée disparue depuis deux mois quand son corps a été retrouvé dans un ravin. C’est son ancien compagnon, Loïc, 31 ans, employé à l’aéroport de Bastia, qui a indiqué aux enquêteurs l’emplacement de son corps. Il a reconnu avoir étranglé Jennifer. Elle l’aurait menacé avec un couteau. Il a ensuite déplacé le corps avec sa voiture et l’a dissimulé dans la végétation en contrebas d’une route. Il s’est débarrassé du téléphone et de la voiture de la victime. Son avocate a déclaré qu’il regrettait douloureusement son geste. Vescovato, Haute-Corse.

Elle s’appelait Rita. Elle avait 58 ans. Elle était conductrice de cars. On lui a tiré dessus un matin devant son entreprise. Selon le procureur, il s’agirait de son ex-compagnon, Alberto, 59 ans, qui aurait ensuite retourné l’arme contre lui mais serait encore en vie. La rupture était récente. Alberto avait déjà été condamné en Italie, en 1988, pour le meurtre de sa compagne de l’époque. Elle avait refusé de l’épouser. Condamné à huit ans de prison, il en avait fait quatre. Montmélian, Savoie.

Elle s’appelait Stéphanie. Elle avait 30 ans. Elle travaillait dans une mutuelle à Corbeil-Essonnes. Il y a deux ans, elle a rencontré Lothaire, 33 ans. Elle travaillait pour la cantine d’une société pour laquelle Lothaire faisait une mission de consulting en informatique de quelques mois. Il l’a draguée mais Stéphanie n’était pas intéressée. Elle a ensuite changé d’emploi. Elle sortait de son travail à la mutuelle, un soir à 18 heures. Lothaire l’attendait. Il avait dissimulé sous son manteau un fusil à pompe et de quoi l’attacher, son plan étant de la kidnapper. Mais elle s’est débattue. Il lui a tiré dessus deux fois puis s’est fait exploser la tête. Corbeil-Essonnes, Essonne.

Elle s’appelait Sylvie. Elle avait 47 ans. Elle était aide à domicile. Elle était en instance de divorce avec Claude, 50 ans, carrossier. Le jour où il devait quitter le domicile conjugal, il l’a abattue avec un fusil de chasse puis s’est pendu. Rigny-le-Ferron, Aube.

Elle s’appelait Marie-Rose. Elle était «octogénaire». Elle avait travaillé à France Télécom. Son mari, René, l’a poignardée dans la cuisine puis s’est pendu dans le garage. Longjumeau, Essonne.

À bientôt ?



Article 22

Partages Posted on 18 juillet 2017 11 h 45 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Salmigondis

Le suivi Posted on 3 juillet 2017 11 h 49 min

Juillet première semaine.

Et nous voilà entrés dans l’été.

Les touristiques transhumances vont nous empêcher de penser.
C’est pour ça du reste qu’on s’y adonnera.
Nous irons pour quelque temps nous sédentariser “ailleurs”,
y déposer nos fatigues, nos certitudes et leurs laideurs.
On se dira que c’est bien ça, merde, les vacances d’été : “souffler”.
Et “souffler” signifiera, cette année encore, ne pas penser, oublier.

Alors on oubliera
le temps d’une plage ou deux ou trois,
de quelques bons repas arrosés,
“Ami, remplis mon verre, encore un et je vais, encore un et je va…”,
de quelques abandons qu’on n’ose pas chez soi,
alors on oubliera.

On oubliera les migrants à qui, il faut bien l’avouer, on ne pensait pas trop.
On oubliera les injustices et les mensonges.
On oubliera qu’on ne se révolte pas.
On oubliera qu’on n’est pas des rois.
On oubliera que certains petits rois,
une fois mangées nos voix, une fois trouvé leur trône,
ne nous considèrent pas.

On oubliera parce qu’on se dira
“Elle est pas belle, la vie ? Elle est pas belle, cette vie-là ?”


Oublier ?

Alors, voilà :

Remise à jour numéro 1

“Mais ils ne font guère mieux ceux d’aujourd’hui qui, avant de commettre leurs crimes les plus graves, les font toujours précéder de quelques jolis discours sur le bien public et le soulagement des malheureux.”

Ça date de 1549 (eh oui !)
C’est signé Étienne de La Boétie.

Ça ne vous fait penser à rien ?

Remise à jour numéro 2


Simone Veil.

Morte il y a trois jours.
Elle a bouleversé la vie des femmes (IVG) et donc celle des hommes.
Elle a bouleversé ce qu’on pensait de la vie, ce qu’on pensait des femmes.
Les hommes – pas tous ! – l’ont traitée de traînée, de salope.

Aujourd’hui tous sont là à l’encenser.

Remise à jour numéro 3

C’est pas les vacances pour tout le monde.

Lu dans Libé qui sert donc encore à quelque chose :

“120 femmes sont tuées chaque année par leur conjoint, leur mari ou leur ex. Derrière cette statistique, il y a des prénoms, des histoires, des vies. Cette litanie funéraire égrène les meurtres conjugaux depuis le 1er janvier 2017 : on en décompte déjà 50”

Suit une énumération des cas.

J’entame ici la reproduction fidèle des quelques premiers.

JANVIER

Elle s’appelait Doris. Elle avait 60 ans. Elle dormait quand son mari, âgé de 58 ans, l’a frappée à coups de batte de base-ball. L’autopsie a également révélé des marques de strangulation. Lui s’est ensuite suicidé en inhalant du gaz. Il était au chômage et n’était pas connu des services de police. Le procureur, pris d’un accès de romantisme, a déclaré : «Il a laissé des écrits expliquant qu’il la soupçonnait d’infidélité sans que l’on sache si ces faits sont avérés. Apparemment cet homme était toujours fou de sa femme après 33 ans de mariage et il n’a pas supporté.» Aubenas, Ardèche.

Elle s’appelait Sandrine. Elle avait «la quarantaine». Elle avait deux enfants. Elle était orthophoniste. Son corps a été retrouvé dans son pavillon. L’été dernier, elle avait quitté Franck, son conjoint, avec qui elle vivait à Londres. Elle était venue s’installer dans l’agglomération bordelaise. Franck vivait très mal cette séparation. Il avait 45 ans. Ancien élève de HEC, il travaillait depuis dix ans dans la finance à Londres. Franck a été mis en examen pour le meurtre de son épouse, il a reconnu les faits. Incarcéré en détention préventive, il s’est pendu. Talence, Gironde.

Elle s’appelait Valérie. Elle avait 39 ans. Elle avait deux enfants, âgés de 20 et 8 ans. Le soir du meurtre, ce dernier était chez son père. Valérie s’est disputée avec l’homme qu’elle fréquentait depuis six mois, Moulay, 32 ans. La dispute aurait tourné autour du passé judiciaire de Moulay. Il avait été condamné pour viol en 2011 et était sorti de prison en février 2016. Il l’a frappée. Elle a eu une orbite et la mâchoire cassées. Puis il lui a donné 13 coups de couteau au niveau du thorax et du cou. Après s’être confié à des proches, il s’est rendu de lui-même au commissariat. Besançon, Doubs.

Elle s’appelait Catherine. Elle avait 40 ans. Elle travaillait dans une boulangerie. Elle était mère de deux adolescents. Elle venait de quitter son mari, leur père. Ils étaient en instance de divorce. Lui avait 53 ans. Elle a été retrouvée morte dans sa voiture, garée devant sa maison, abattue par arme à feu. Son ex-mari a été retrouvé mort dans la maison, il se serait suicidé avec la même arme. Crouzet, Gard.

Elle s’appelait Sandra. Elle avait 39 ans. A 11h30, elle allait chercher son fils à la sortie de l’école élémentaire pour le déjeuner. Elle arrivait en voiture sur le parking quand une autre voiture lui a délibérément foncé dessus et l’a emboutie. Le conducteur est ensuite sorti de sa voiture et s’est dirigé vers Sandra. Il l’a poignardée à plusieurs reprises devant les portes de l’école. Des témoins ont tenté d’intervenir en vain. L’agresseur, âgé de 37 ans, était son compagnon. Il semblerait que le couple était sur le point de se séparer. Avon, Seine-et-Marne.

Elle s’appelait Monique. Elle avait 63 ans. Elle venait de se pacser avec son compagnon, 60 ans. Il l’a étranglée et s’est ensuite présenté chez le médecin. Il a été mis en examen. Saint-Beauzire, Puy-de-Dôme.

Elle s’appelait Micheline. Elle avait 53 ans. Elle était assistante maternelle. Son mari, Sylvère, 72 ans, la soupçonnait d’avoir un amant. Il a abattu l’amant potentiel, puis Micheline d’un coup de fusil de chasse avant de retourner l’arme contre lui. Le Moule, Guadeloupe.

Je continuerai cette sordide énumération, mois par mois, au cours des semaines à venir.

Les textes sont de Titiou Lecoq on les retrouve ici.

La violence faite aux femmes, un sujet abordé à quelques reprises déjà dans notre TamTam :

Livraison 09 / Février 2007

Livraison 15 / Juin 2007

Livraison 31 / Juin 2010

Livraison 32 / Septembre 2010

À bientôt ?



Article 21

Partages Posted on 30 juin 2017 15 h 56 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



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