Octobre 1983.

Il y a près de 35 ans, lassés d’être humiliés, considérés comme des citoyens de seconde zone, des sous-Français en quelque sorte, ils étaient 9 à entamer, entre les Minguettes (Vénissieux) et Paris, ce qu’il appelèrent la Marche pour l’égalité et contre le racisme et que les médias d’emblée baptisèrent Marche des Beurs. Une marche de près de deux mois (15 octobre-03 décembre) avec pour objectif de sensibiliser la France qu’on appelle profonde, mais aussi quelques grandes villes, à ce que vivaient ces Français issus de l’immigration.

Le 15 octobre, personne n’y croit sauf ces neuf-là.
Affronter les méfiances d’une France parfois carrément hostile, c’était prêter le flanc à de nouvelles humiliations voire à de réels dangers. Il fallait en avoir, comme on dit vulgairement. Ils en avaient.

Le petit groupe, au fil des étapes, grossit, se diversifie.
Peu à peu des Français (je n’écris pas ici les Français, c’eût été trop beau) le rejoignent, qui pour quelques kilomètres qui pour une étape entière, parfois pour beaucoup plus. Le mouvement, en tous cas, prend une ampleur telle que le gouvernement de l’époque, d’abord hostile, envoie sur la Marche Georgina Dufoix, alors Secrétaire d’État à la Famille, à la Population et aux Travailleurs immigrés, afin qu’elle joue le rôle de relais des Marcheurs auprès du Président de la République (François Mitterrand)…

On connaît la suite. L’arrivée quasi triomphale de la Marche à Paris où l’accueillent cent mille personnes (!) qui défilent en liesse à ses côtés. Une délégation rencontre François Mitterrand qui promet une carte de séjour et de travail valable pour dix ans, une loi contre les crimes racistes et un projet sur le vote des étrangers aux élections locales… Ce n’est pas suffisant, mais.

Une page d’Histoire, c’est évident.

Avril 2018.
Le 30.
Marche solidaire pour les Migrant.e.s

Elle a pris son départ à Vintimille et se terminera à Douvres (Angleterre) le 07 juillet.
Son but : que l’humanité (avec un « h » minuscule tant elle est l’affaire de tous) l’emporte sur la surenchère des égoïsmes, sensibiliser, informer, convaincre. Les Migrants ont à nous apprendre, à nous offrir, bien plus que ce qu’ils, selon d’aucuns, songeraient à nous voler. Nous avons les moyens de les accueillir, contrairement à ce qui nous est chaque jour asséné.
Il est grand temps de confier au cœur (et à la devise nationale Liberté, Égalité, Fraternité) le pouvoir qu’on offre aux calculettes !

La République se dit “en marche”.
Un Président ne cesse de le clamer.
C’est pour lui une doctrine dont il a chargé un parti de la répandre et de l’imposer.
Nous pouvons, face à ses banquières intransigeances, marcher nous aussi.

Rejoignons pour quelques kilomètres, pour une étape ou deux ou trois ou davantage la Marche solidaire pour les Migrant.e.s

On a décidé de marcher”, déclarait en 1983 une militante “Est-ce que c’est le bon choix ? On n’en sait rien. Mais, au moins, on aura essayé.

C’est de dignité qu’il s’agit. D’accueil et de tolérance. De Fraternité.

Informations en cliquant ici.

Et puis, ceci (une petite histoire pour tenter de résumer une bien vilaine histoire) :

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À bientôt ?