C’est en 2016.
C’est en novembre.
C’est à la caisse d’une enseigne qui vend papier cul, shampoing, fruits, légumes, boissons, et toutes ces choses dont on consomme de peu discrètes quantités. Un peu plus, beaucoup plus sans doute qu’on devrait. On a pris ces habitudes-là d’avoir un frigo plein, des armoires pleines. Quitte à jeter, une fois les légumes défraîchis, les yaourts périmés, les envies passées.
C’est comme ça qu’il faut qu’on fasse pour vivre bien, nous souffle, nous dit, nous chante, nous hurle deux fois plutôt qu’une la publicité.

C’est en novembre 2016, disais-je.
Ça fait cinq mois que les « sacs plastique de caisse » sont interdits. Priorité absolue au papier, biodégradable, lui. On veut lutter contre ce sixième continent invisible (ou presque) fait de ces plastiques nuisances jetées par centaines de milliers dans les océans (entre autres) et qui, non dégradables, éradiquent à eux seuls des pans entiers de vie.

L’homme s’améliore, se dit-on. Plein de bonnes intentions, se dit-on. Sauf que.

Sauf que :
des sacs plastique, j’en trouve toujours à la caisse de la supérette du quartier. Avec slogans publicitaires débiles et mensongers, « quadrichromés », « flashis”, vulgaires, et qui me chargent de faire la pub d’une qualité de vie (“mangez sain, manger bio”) qu’elle veut, dit-elle, préserver. Dont elle serait garante. On se fout de qui ?

Sauf que :
inondés d’informations à juste titre plus alarmantes les unes que les autres sur la destruction de la planète (par nous, dégueulassement encouragés par les grandes multinationales de l’agroalimentaire et de la lessiverie qui prétendent s’en préoccuper), sur le dérèglement climatique, sur la fonte des glaces aux pôles, sur l’appauvrissement de la biodiversité,… nous ne changeons rien, ou presque à nos habitudes de vie.
Ni, singulièrement, à nos habitudes de (sur)consommation, encourageant de facto les comportements criminels des marchands d’obésité, de bonheurs climatisés et d’hygiène chimiquement parfumée. Complicité.


Je sais, on connait certain ex-chef d’état capable de colporter que l’écologie consiste à revenir à l’éclairage à la bougie. Celui-là n’était pas très éclairé. Il vient du reste de s’éteindre. La planète ne s’en plaindra pas.

Sur le sujet (le respect de la planète, pas celui d’un politicien véreux) :

– Demain, le très positif (mais pas naïf) film de Cyril Dion et Mélanie Laurent;

– L’urgence de ralentir, une réflexion de Philippe Borrel pour Arte TV;

– Impliquons-nous, un court opus en forme de conversation entre le philosophe Edgar Morin et le plasticien Michelangelo Pistoletto. (Éditions Actes Sud. 8,80€)

Il y a presque 10 ans, en février 2007, TamTam questionnait :


Cliquez sur le visuel pour visionner cette livraison-là.

À bientôt ?

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