Petite baguenauderie au pays de Bertrand Russell, mathématicien, philosophe, moraliste, épistémologue du siècle dernier (1872-1970). Et tout de suite, son iconoclastie frappe. Son iconoclastie, mais aussi une profonde humanité faite d’humour décalé et d’anticonformisme responsable.
Et ce n’est pas rien par les temps qui aujourd’hui courent si désastreusement lentement…

Prix Nobel de Littérature 1950 (il n’existe pas de Nobel de Philosophie), auteur, entre autres petites merveilles d’intelligence et d’engagement, d’un très précoce Éloge de l’oisiveté que ne renieraient pas, on peut l’imaginer, les décroissantistes d’aujourd’hui.
C’est dire son actualité.

Humour et anticonformisme, disais-je.
C’est à cet aspect-là de sa personnalité que je veux, dans ce blog, m’attacher (je n’oublie pas pour autant son réel engagement politique auquel il m’est difficile de ne pas souscrire…).
Russell, en 1950 – alors qu’il est déjà ce qu’on appelle un vieil homme – fait éditer son très astucieux et ironique Alphabet du bon citoyen. Il y a déjà du Mai ’68 dans l’air.

Vingt-six lettres, vingt-six subjectives définitions de mots malicieusement choisis, pour un abécédaire que je vous livrerai en autant de « billets”. Et auxquels je tenterai de proposer une « tension » par l’ajout de visuels (photos, illustrations, typographie) avec lesquels les définitions de Russell dialogueront…

Une dernière chose : L’alphabet de Bertrand Russel, en anglais, a été traduit ici en français. L’initiale des mots ne correspondant pas nécessairement, j’introduirai toujours le billet par la version anglaise du mot choisi par Russell.
Pour ce premier : ASININE (Ânerie) – Illustration Roland Topor

Prochain billet de cet Alphabet : B comme… Bolchevik (on est en 1950 !)

Bonne découverte à vous.

À tout bientôt !