Un homme juste, pas juste un homme…
Un titre “godardien”, je sais,
avec tout ce qu’il inclut de “trucaille”,
mais de “signifié” sans doute aussi.

Il serait peut-être bien de se rappeler que cet homme-là,
mort aujourd’hui,
avant d’être considéré depuis des années, non sans raisons,
comme la boussole éthique et morale
d’une République qui n’en a plus guère,
fut l’homme le plus haï de France, lorsqu’il menait
(avec quelle vérité, avec quelle hargne, et finalement quel succès !)
les combats qui, aujourd’hui encore, font frémir les néo-réactionnaires
qui aiment moins les femmes et les hommes que les dominer.

Se rappeler qu’on lui doit l’abolition de la peine de mort
ne serait déjà pas si mal au moment de se dire pudiquement
qu’il manquera.
Il faudra se souvenir en plus de quelques autres choses
de l’ordre de l’humain et du respect du droit de tous
à être ailleurs que dans l’obéissance et dans le moule.

C’est comme une statue de la liberté qui meurt beaucoup trop tôt.
À 95 ans.