Allons droit au but.

Ça se passe dans les deux pays les plus peuplés du monde. La Chine, l’Inde.

Vous êtes une jeune femme.

Vous ne savez pas pourquoi, mais on vous a vendue. Le prix varie entre 3.000 et 13.000 dollars selon votre âge et ce que vous inspirez d’appétence (pardonnez ce barbarisme).

Les clients ? Des familles en quête d’une épouse pour leur fils.

La tractation a eu lieu. 13.000. Vous êtes jeune et jolie.

Et là, on vous enferme. Vous êtes violée de manière répétée : il faut vous mettre enceinte rapidement, il faut un enfant à la famille.

Vous accouchez.

Le reste de votre vie ? Pas grand chose.

On peut vous laisser repartir, contrainte de laisser votre enfant derrière vous, dans sa nouvelle “famille”… Votre vie à vous ? C’est votre problème, non ?

C’est pas beau, ça ?

Depuis des années, la préférence du fils a fait considérablement chuté le nombre de naissances de filles. Tant et si bien que le ratio constaté à peu près partout dans le monde et de manière constante de 105 garçons pour 100 filles, est passé en Chine et en Inde à 120 hommes pour 100 femmes.

Trop-plein d’hommes, déficit de filles, mariages forcés afin de s’assurer une descendance.

Les femmes, encore une fois, paient de leur corps, de leur vie, leur tribut aux traditions qui font de l’homme leur suzerain .

Avortements sélectifs, traite des femmes, violences à leur égard.

Bref, rien de bien neuf sous le soleil.

Pas sûr qu’on s’améliore.

Ç’est en Chine, c’est en Inde, ça ne nous regarde pas !

Ah bon ?

Vous croyez vraiment.

C’est partout qu’on continue à considérer la femme comme un deuxième sexe, indispensable mais négligeable.