Il y a,
sur les tuiles rouges de la maison d’en face,
pas très loin du parc de mon quartier,
une belle kyrielle d’oiseaux
(des gris, des noirs, des impatients, des fatigués, un rouge-gorge aussi, une mésange)
qui se demandent
quand nous aurons décidé de l’âge de leur retraite.
Ils veulent,
avant de se suicider,
se rassembler.
Et là, ils chantent.
Ils n’ont pas la faiblesse de se plaindre,
ils ont, avant de s’envoler, la rage de se révolter.
Ils font la nique aux cages qui leur sont proposées.
Ils chient allègrement sur les champs pesticidés.
Et nous quittent.

“Ce ne sont que des oiseaux”,
ont dit, les coudes sur leur bureau,
les conseillers financiers.

Demain, en famille, ils partiront en vacances.