Ce qui est confortable dans cette “année Beethoven”, précocement appelée telle (on n’est pas encore en 2020, année du 250ème anniversaire de sa naissance – le 16 décembre 1770 –, mais les nécessités commerciales n’ont de mémoire que le futur, pourvu qu’il sonne et trébuche), c’est cette gourmandise de niaiseries énoncées les unes après les autres, quand ce n’est pas avant.

Radios, magazines, télévisions, tout le monde, au garde à vous, est sur le pont, prêt à nous servir l’obligatoire plat du jour : “Beethoven était un génie !« .
Voilà une information qui ne manque pas de sucre. Personne, jusque-là n’avait entrevu le génie de ce génie-là, c’est sûr. Et cette information nous éclaire à un point qu’on n’imaginait pas.

On nous apprend quantité de ces choses dont nous avions grand besoin pour appréhender qui la septième, qui la neuvième, qui Fidelio, qui les seize quatuors (au passage, celui qui pourra en parler, de ces seize-là, n’est pas encore né. Du reste à quoi bon en parler ? C’est comme parler du soleil, ça ne l’empêchera pas d’être à la fois central et indissociable de notre survie, alors ?)

Ce qui énerve dans toute cette déplaisante gaudriole, dans cette procession de “savoirs” qui volontiers nous dictent ceci ou cela de ce qu’il convient de savoir de Ludwig van, c’est l’absence. Pas l’absence du héros, non ! L’absence de la moindre réflexion.

Il n’empêche, écoutons plutôt.


LVB
Quatuor à cordes n° 8 en mi mineur op. 59 – II. Molto adagio
par le Quatuor Tchalik



Sans image


sans profonde réflexion


sans prétention


Comme ça,
c’est tout.