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De loin en loin

Ressentis, engagements, appropriations, révoltes, doutes, certitudes, réflexions…
Un peu de littérature aussi, de philosophie, d’écriture s’il se peut, de poésie.
Et de musique, on en a tellement besoin !
C’est dans cette approximative petite lucarne que verront le jour, périodiquement,
mais irrégulièrement sans doute, mes humeurs pas toujours égales.
Et s’il se pouvait que vienne y réagir l’une ou l’autre intelligence,
je ferai le trajet de n’en être pas peureux.

Belle découverte à vous !

Des bouteilles à la mer quand on craint qu’il n’y ait plus de mers…

Et ceci ?, Révoltes Posted on 3 novembre 2020 16 h 12 min

03 novembre 2020.
Élection présidentielle américaine.
Un espoir. Sans commentaire.
Le commentaire est dans l’espoir…

Mon amie Gaëlle, m’adresse ceci, reçu d’une autre,
qui l’a sans doute reçu d’une autre encore….
Sûr qu’on ne sera pas les seuls.
Mais ça fait du bien.
Sauf à imaginer le pire, demain.
Et puis après…

Nous verrons.





Cesser d’être en mauvaise compagnie… (22)

Partages Posted on 3 novembre 2020 15 h 57 min

Il faut se taire.
Ou alors pouvoir parler autrement que pour ne rien dire
quand il s’agit de ces choses-là de littérature.
Et de Georges Perros en particulier.
Difficile.
Il se trouve que, lâcheté du confort,
j’ai annoncé vouloir me taire tout au long de ce périple
dénué, volontairement, de commentaires, voire d’indications.
On continue. On verra par la suite.



Je ne peux pas concevoir un homme sans cesse occupé de ce qu’il fait, a fait, va faire. Quoi qu’il fasse. L’homme m’est impensable qui n’éprouve pas, tous les jours, fût-ce un quart d’instant le vide, l’impossible à vivre. C’est ce quart d’instant qui me passionne. Qui a fait ma vie. Ce quart sans la moindre référence, le moindre souvenir, la moindre hérédité. Ni cruel ni pessimiste ni perceptible à qui que ce soit. C’est comme une douleur furtive qui vous traverse comme un avion passe un nuage. Il vaut mieux être seul quand elle se déclare. Tout de même. Parce que justement, quoi qu’on fasse à ce moment-là, on n’a qu’une envie, la suivre, cette douleur, voter pour elle. J’ai connu cela sur scène, quand je jouais des rôles un peu conséquents. Entre deux répliques, elle attaquait, sans méchanceté, elle ne savais pas ce que je fabriquais là. Mais c’en était fini de ma présence scénique. Je me trouvais tout à coup dans un monde bloqué, arrêté, une sorte de musée Grévin, rejeté – sans l’être – hors d’une figuration plus ou moins intéressante. Le non-sens absolu. Mais s’il n’y avait que le théâtre ! Ça continue, dans le plus retiré possible. Au moins là suis-je en mesure de voyager en toute tranquillité sur les ailes de cette douleurs, oh, disons de ce picotement quotidien qui traverse tous les instants, les uns après les autres, sans chronologie, de ce qu’il croit ma vie.



Le moment à partir duquel on ne peut plus dire sa vérité, parce qu’elle est insupportable. Inécoutable. Indécente. Pire que de faire l’amour dans la rue.



Il pleurait à froides larmes.



Qui écrit pour se sauver est foutu d’avance.



Je ne peux qu’envier les artistes que le temps parvient à envahir de telle sorte qu’un chantier se déclare, s’ouvre devant eux, et qu’un travail leur devient possible, leur permettant dès lors d’être occupés comme s’entendent à l’être un menuisier, un maçon, un bûcheron, etc.
L’enviable, c’est de métamorphoser son artisterie en artisanerie.
Reste… l’inspiration. mot difficile à prononcer, impossible à traduire, puisqu’il ne recouvre rien, le fait même de travailler l’annulant.



La nuit aussi donne des idées, pourquoi en faire des rêves, comme si les idées diurnes étaient plus achevées que celles du sommeil. Ces idées, parfois, nous échappent, on ne sait pourquoi. pendant qu’elles déroulent leur absolu, on pense qu’il faudrait les noter. Elles, et non les autres. Or, ce sont celles-là qu’on ne note pas, qui reviennent périodiquement, sans qu’on puisse jamais les retenir.



Non certes l’homme n’a pas en lui de quoi aimer trente-six fois. Ou c’est qu’il nomme amour une bien faible flammèche. Quand on a bien aimé, quand on a tout brûlé, il se fait un grand vide, une grande blessure à cicatriser par le temps. Mais qui ne voit que la vie est trop courte pour récidiver.



On demande une miette d’amour pour tous les jours. On nous en donne une tonne pour l’éternité, qui est la mort.



L’homme se fait réveiller par un portier qui passe la nuit à sa place.


Extraits de Papiers collés (3)
Éditions Gallimard – L’Imaginaire

Mutisme d’après lecture avant de vous souhaiter
À demain !