Une question chaque jour pour tenter de comprendre,
puisque essayer de comprendre, 

c’est d’abord se poser des questions…


Jour 4 de l’après, donc.

La question est peut-être de savoir quand,
à quel moment,
on passera du jour d’après au maintenant.

Il y a cette incertitude.
Le “maintenant” sera sans doute
le jour à partir duquel nous aurons recouvré
toutes nos libertés
et pas seulement celle qui se limite
au pauvre petit privilège du travail et de la consommation.

Liberté très relative du reste,
puisqu’elle consiste à faire retrouver au système néolibéral,
c’est-à-dire à la machine qui oppresse, exploite et esclavagise,
toutes ses couleurs et les dividendes aux actionnaires qui vont avec.

Dès lors, la question serait non pas de savoir
quand on pourra oublier le jour d’après,
mais plutôt de savoir quel monde d’après
nous voulons construire.

Un monde d’Amazon, de sueur et de drones ?
Un monde de l’Après nous, les mouches et du chacun pour soi,
et tant pis si la planète entière se fissure
et si la maison brûle et crève de soif, de faim et de détresses ?

Ou un monde aux inégalités rabotées
qui donne aux pauvres ce que les riches ont en trop ?
Un monde qui partage ses ressources,
naturelles, intellectuelles, culturelles.
Une maison solidaire et apaisée.

Utopie ? Utopie, bien sûr.
Mais le monde n’a jamais avancé que par scandales et utopies.
Pour ce qui est des scandales, on a fait le plein.
Essayons l’utopie (*).

À quoi sommes-nous, serons-nous prêts ?

Illustration : Erik Johansson

(*) Les premiers congés payés, la sécurité sociale, le suffrage universel, c’étaient des utopies, non ?
Je me trompe ?


À demain ?