Il y a cet homme-là, à cet endroit-là.
Pourquoi regarde-t-il ce qu’il regarde ?
Et que regarde-t-il ?

On ne se posera pas ici la question du “qui est-il ?”
Inutile.

Il est ce qu’il est.
Lui seul
et, à la fois, tout le monde, pense-t-il.

Il songe à ce qui l’entoure.
À ce qui l’emportera.
Rien n’est sûr.
Il ne sait pas.
Cherche parfois à savoir.

Il y a autour de lui,
des conversations qui pourraient l’éclairer, tout ça,
qu’il entend,
qui le font se dire que.

Il écoute parfois.

Il abandonne souvent.
C’est inutile, se dit-il.

Se dit que c’est ridicule,
tous ces emportements
qui l’empêchent.
Ça marche, ça hurle, il y a même des blessés.

Mais il ne sait pas.
se dit que c’est normal
de ne savoir pas.

Il essaie de regarder.
À la ronde. Quand ça se présente.
Mais non.

En même temps,
on ne peut pas faire autrement.

Alors, il sort,
va offrir sa présence
(il ne sait pas encore que c’est sa colère)
à la rue,
à des comme lui qui n’en peuvent plus.


Et il découvre que ces gens-là,
qui hurlent de douleur,
c’est lui,
qui ne sait pas trop ce qu’il regarde,
pas trop de qu’il entend,
pas trop à quoi
il se cogne.
Mais qui sait, nom de Dieu !
que rien de tout ce qui lui arrive
ne peut lui être indifférent.



À bientôt ?