Parfois, à travers une vitre, une joie.

Quelqu’une qu’on ne connaît pas,
qui vous fait signe.
Spectaculairement.
Et on croit tout à coup la connaître.

Ce n’est pas une photo
– au demeurant assez médiocre, au travers d’une vitre vous pensez ! –
qu’on vient de prendre,
c’est un zeste de vie qu’on a reçu.

C’était un jour gris, plutôt triste,
comme en pondent les automnes.
C’est devenu un petit coup
de printemps.

Merci à cette belle inconnue.

La vie des autres.

Je me dis qu’il va falloir se faire à l’idée.

Les gens qu’on n’aime que très moyennement
(mais il faudrait les aimer plus)
ont une vie, respirent, se fendent la gueule.
Peut-être mieux que nous.

La vie des gens
n’est pas seulement celle
de ceux qui en bavent,
ni de ceux qui se font des nœuds au cerveau.

Il y a parfois cette simplicité
qui fait la légèreté d’une respiration.
Y arriver.

L’horreur, serait que les gens,
ce ne soit pas nous.

Pluvieux.

Je le vois.
Presque quotidiennement.
Pour autant,
on ne s’est jamais parlé.
Crainte de n’avoir
rien d’autre que soi
à se dire ?
Sans doute un peu de ça, oui.

Il a, chevillée au corps,
la courbature qu’ont beaucoup de gens ici.
Reliquat de la mine peut-être.

Quand l’homme va au charbon,
il est glorieux.
Il n’est pas rare pourtant qu’il baisse les yeux.

Trop d’épuisement sans doute.

Elle dit non avec la tête…

“Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Elle dessine le visage du bonheur.”





(Toutes mes excuses à Jacques Prévert)

Dans le dos noir du temps…

Comme une espèce de Reine Lear
à la recherche du temps perdu.

Plus shakespearienne que proustienne sans doute.
Et pourtant,
allez savoir.

Il y a comme un nid d’aigle
qui se repose là,
qui guette,
qui pourrait bien guetter
un nid d’aigle qui le guetterait.

Miroir désapointé
qui n’a pas dit
sans doute
son dernier mot.





À bientôt ?