J’ai parlé ici quelques fois déjà de mon amie Gaëlle Boissonnard.
Ce n’est jamais d’elle, bien sûr que je parle, mais de son travail.
Illustratrice, céramiste.
Créatrice, la définit mieux,
tant ses champs d’investigations
répugnent à se limiter à telle ou telle discipline.
Du reste, ce simple mot… discipline.

Gaëlle a depuis toujours
engagé des luttes
qui la mènent à pourfendre l’inaction et les injustices.
Comme tout le monde ?
Pas comme tout le monde, non.
Comme elle seule (et quelques autres) avec tout le monde.
En tant que femme,
en tant qu’humaniste (et, à ce titre, révoltée),
en tant que mère,
en tant que fille d’une mère,
en tant que mémoire aussi,
par-dessus tout.

Mais elle est avant tout artiste.

C’est avec des bouts de mémoire(s)
partout chinés, récoltés, reçus,
qu’elle a conçu un monde un peu foutraque
de résidus, de céramiques, de papier mâché,
de fils rouillés, d’emballages obsolètes, allez savoir,
un petit peuple de sculptures,
des momies qui semblent espérer qu’on les réveille,
bardées de ce que la mémoire leur a laissé de vie.

Il y a aussi cette volonté d’affirmer la couleur comme une première nature
au travers de tableaux (presque) monochromes
auxquels les volumes veulent laisser le champ libre à la lumière,
à la matière,
à l’anecdote peut-être aussi.

Des territoires à explorer.
On ne savait pas qu’on en avait envie.

Il faudrait aller découvrir ce monde-là fait de passé, de présent et de futur assurément.


Fertile
du 06 au 30 septembre
Médiathèque Jules Verne
Place Raspail
42150 La Ricamarie