Ce n’est pas à proprement parler un trou de verdure.
Nulle rivière ne vient y chanter.
Pas de petit val qui mousse de rayons.
On se promène dans une campagne, c’est tout.
Ça nous arrive.

Quitte à se promener, on s’interroge aussi, vous voyez ?
On se demande dans quoi on vit, ce genre de choses.
Et qui on est si obligatoirement.

On est fatigué ?
Pas plus que souvent,
mais là,
si on y pense un peu,
un peu plus quand même.

On se promène, je l’ai dit.
Dans la campagne, en forêt, en montagne, on s’en fout.

C’est lors des promenades que naissent les envies.
On est si content d’être là qu’on s’imagine ailleurs.
Mais je m’égare.

On se promène.

On se dit que oui, les rêveries.
On ne sait pas trop si on y arriverait,
si on en aurait les moyens.
On s’en fout un peu de tout ça.
On se promène, non ?

Nous vient la question
de savoir quelles sont les questions
que se posent ceux qui,
comme nous,
se promènent
et ne connaissent aucune(s) réponse(s)
aux questions
qu’ils se posent.

Ce n’est pas rare.
Nous sommes là. Sans savoir.
Nous ne savons pas.

On se promène.

Et s’emballent les questions
qui n’en avaient pas vraiment l’air.
Et avec elles les fureurs,
ou je me trompe.
On respire.
On tente de respirer.
Ça nous semble vital.
Quelque chose parfois nous en empêche.
Les fureurs, peut-être.

On se promène. On se calme.
Tout va bien.

Des flics, à Paris (c’est toujours à Paris, les flics ? ben non, c’est partout)
ont tiré sur (et tué l’une d’entre eux)
des désobéissants qui tentaient d’échapper à leur vigilance.
Pas dangereux. Ils n’étaient pas dangereux.
Mais qui, pour un flic, n’est pas dangereux ?
L’auraient-ils été, ça aurait changé quoi ?
Tu cherches à t’échapper ? À quoi tu veux échapper ?
Peine de mort !
C’est écrit où ça ?
Le droit a depuis longtemps une balle qui lui grandit dans le cœur.

On se promène.
On tente de se calmer.
Keep cool boy,
comme dans West Side Story.
On est toujours capable du pire,
on se dit que c’est le meilleur.

Mais quand même.
Il y a ces ombres.

C’est un trou de verdure.


Belle soirée à tous les absents
et aux quelques autres, évidemment !


À bientôt !