Lundi.
Mais ce n’est pas tout.
On se demande dans quel vin encore mettre son eau.
Pas envie d’accepter.
Désobéir est la respiration à laquelle, bien sûr, on aspire.
Comment, du reste, obéir ?
À quoi, et pour quelle raison ?

Et pourtant, ça se fait.
La servitude est la honte la plus généralement convoitée…

Par lâcheté, par oubli, par facilité.
Ou alors, par ennui ?

Suite et fin de notre récit anonyme (11/11).

Bonne lecture à vous.


LA MÉCANIQUE DES LETTRES
un homme de lettres anonyme.


11 (et fin.)

Le métier de facteur, c’est celui que j’exerce. Mais je crois que ces questions se retrouvent dans pas mal de métiers, qui sont de moins en moins des « métiers », et de plus en plus des « tafs », des « jobs », des activités dont on sent bien qu’elles nous sont extérieures et dans lesquelles il est compliqué (voire peu souhaitable) d’y mettre du sien. Et moi-même je mets cette distance en refusant de rentrer dans cette boîte, et d’y signer un CDI. Au point que je ne suis même pas sûr d’avoir vraiment un métier, tiraillé que je suis entre mille passions.

Préserver une société du travail humain me semble primordial, parce que ce n’est pas la même chose qu’une société du travail mécanique. Mais ça ne suffit pas. On a laissé le travail prendre une drôle de place dans nos vies, une place centrale qui écrase toutes les autres activités. Le travail salarié, c’est cette contrainte qui fatigue les corps et pèse sur les esprits, et nous empêche d’inventer d’autres mondes. Jusqu’à quand ?



Merci aux éditions Le monde à l’envers qui autorisent et encouragent même la reproduction de ce texte.

Le monde à l’envers
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À bientôt ?