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De loin en loin

Ressentis, engagements, appropriations, révoltes, doutes, certitudes, réflexions…
Un peu de littérature aussi, de philosophie, d’écriture s’il se peut, de poésie.
Et de musique, on en a tellement besoin !
C’est dans cette approximative petite lucarne que verront le jour, périodiquement,
mais irrégulièrement sans doute, mes humeurs pas toujours égales.
Et s’il se pouvait que vienne y réagir l’une ou l’autre intelligence,
je ferai le trajet de n’en être pas peureux.

Belle découverte à vous !

Article 29

Partages Posted on 30 novembre 2017 13 h 44 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Et si c’était nous ?

Partages Posted on 18 novembre 2017 10 h 31 min

Oui, si c’était nous qui étions – happés qui par la misère qui par la guerre qui par l’intolérance mortifère d’une dictature – dans la situation où ils sont, eux qu’on appelle les migrants ? Comment nous en sortirions-nous face aux refus des gouvernements (et des peuples ?) de nous venir en aide ?

Le CNR (Collectif pour une Nation Refuge)* déploie actuellement une campagne qui nous interroge en ce sens et nous rappelle que ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’on quitte son pays, mais qu’on y est hélas souvent acculé. Et, fuyant l’horreur, on n’imagine pas que les bras ne s’ouvriront pas et que de notre présence une nouvelle détresse naîtra…

Le collectif vient de lancer un film (1min30), écrit et réalisé gracieusement par le réalisateur Matthieu Tribes et interprété par les comédiens Marina Fois et Mathieu Kassovitz. Découvrez-le ci-dessous.

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/Refugiés-de-Matthieu-Tribes-.mp4[/KGVID]

* L’Union Européenne dépense beaucoup d’argent pour ne pas accueillir les réfugiés. 13 milliards d’euros depuis 2010. En 2017, le Collectif des Nations Refuges réunit les associations, les collectifs et les individus qui viennent en aide à tous ceux qui arrivent à passer nos frontières.



Article 28

Partages Posted on 8 octobre 2017 11 h 20 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Dis, quand reviendras-tu ?

Partages Posted on 25 septembre 2017 16 h 05 min

Bien aimé ceci, trouvé ce matin dans Libé.

(Photo Martin Colombet. HansLucas)

No comment ?



Article 27

Partages Posted on 19 septembre 2017 13 h 27 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 26

Partages Posted on 5 septembre 2017 15 h 05 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 25

Partages Posted on 25 août 2017 9 h 56 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 24

Partages Posted on 19 août 2017 9 h 51 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 23

Partages Posted on 5 août 2017 8 h 57 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 22

Partages Posted on 18 juillet 2017 11 h 45 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 21

Partages Posted on 30 juin 2017 15 h 56 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 20

Partages Posted on 20 juin 2017 11 h 34 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Il fait parfois un peu moins froid dans le monde

Partages Posted on 9 juin 2017 22 h 09 min

On enrage à tour de bras chaque jour, ou c’est tout comme,
– les nuits, on tente de se reposer de ces tourments-là –
contre l’insupportable résilience des laideurs.
On n’est jamais très loin d’en vouloir à la terre entière
de ces inhumanités qu’elle génère
pour unique réponse
aux détresses,
aux solitudes,
aux harassements
dont nous parlent à satiété les journaux
papier, parlés, télévisés.

Et puis, non quand même, un soir, on ouvre Libé et on lit ça :

“ Béatrice Huret, veuve d’un agent de la police des frontières dans la Calaisis, est tombée amoureuse d’un migrant iranien, Mokhtar, qu’elle a aidé à passer en Grande-Bretagne sur un bateau acheté 1 000 euros sur Le Bon Coin. Elle lui rend régulièrement visite à Sheffield, où il a obtenu un titre de séjour. Elle passe bientôt en procès et risque dix ans de prison pour cette action guidée par l’amour. Si l’on en croit l’AFP, Béatrice Huret est une ancienne sympathisante du Front national. Il arrive que les réalités humaines l’emportent sur les préjugés. Réconfortant, surtout si la justice est à son tour gagnée par l’humanité.”

Alors,
on se dit que certains mots sont bleus, on l’avait oublié.
Cette nuit on dormira un peu mieux.
Demain, il faudra recommencer à se révolter,
mais là…

À bientôt ?



Article 19

Partages Posted on 9 juin 2017 16 h 46 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 18

Partages Posted on 28 mai 2017 13 h 43 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 17

Partages Posted on 12 mai 2017 11 h 36 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 16

Partages Posted on 4 mai 2017 12 h 52 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 15

Partages Posted on 26 avril 2017 14 h 31 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 14

Partages Posted on 15 avril 2017 11 h 40 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 13

Partages Posted on 8 avril 2017 10 h 48 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Ça va, le monde ?

Partages Posted on 2 avril 2017 17 h 34 min

Aldols Huxley, George Orwell, bien d’autres.

« Le meilleurs des mondes », « 1984 ».

Littérature d’anticipation, cinéma d’anticipation.
Descriptions hasardeuses (?) de quoi d’autres que de nos peurs les plus prégnantes ?
On se fait peur parce qu’on n’y croit pas pense-t-on en y croyant très fort.
Plus besoin d’y croire.
Croire suppose un doute.
On ne peut croire à ce dont on est certain,
on ne peut pas croire à ce à quoi on est confronté.
Croire suppose un doute.
Croire suppose de ne pas savoir.
Croire que l’eau est mouillée est un leurre absolu.

Il y a de l’innocence dans « croire ».

Huxley et Orwell, d’une certaine manière nous font toujours frémir ?
Sans doute, mais plus pour les mêmes raisons.
Sans doute nous font-ils peur dans la mesure où, aujourd’hui, la question est de savoir comment y échapper, et non plus de se dire, mais non, ça n’existera pas.

Automatic Fitness évoque ce monde-là, qui était déjà celui d’Orwell et Huxley.
Mais s’y ajoute une lucidité amère, celle de l’argent comme moyen, gage, arme, objet d’un pouvoir qui se suffit à lui seul et tourne dès lors en boucle.

Trève de bavardage. 20 minutes chopées sur Arte qu’on remercie.

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/AutomaticFitness_1.mp4[/KGVID]

Automatic Fitness

Réalisation : Alejandra Tomei, Alberto Couceiro
Allemagne 2015



Rima Khalaf

Partages Posted on 2 avril 2017 17 h 00 min

L’actualité, décidément n’est jamais ni mièvre ni décevante.
Elle sait qu’il ne sert à rien de faire léger quand on peut faire lourd.
Elle a des insistances qui nous laissent pantois tant elles semblent faites pour balayer tous nos doutes quant à sa sordide obstination.


Un article du journal Libération,

en rapport avec notre fable en trois épisodes à lire ou à relire ici.



Article 12

Partages Posted on 30 mars 2017 8 h 43 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 11

Partages Posted on 22 mars 2017 10 h 09 min

Le 22 mars, une belle date pour poser cet article, le onzième, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, non ? (En 1968… on connaît la suite)


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Une fable (épisode 3)

Partages Posted on 13 mars 2017 16 h 40 min

(Lire ou relire l’épisode 1)

(Lire ou relire l’épisode 2)

Les Autres, les Uns, les Jean, les Serre-Jean, les Étrangers, Ailleurs…

Tout ça va peut-être devenir un peu difficile à comprendre pour les deux petits endormis.
Dès leur réveil, pourtant, je compte bien continuer.
Ils me poseront des questions si nécessaire.

Voilà, c’est maintenant.

Je reprends donc.

Explosive entre les Uns et les Autres devint donc la situation.

Les Uns trouvaient normal et légitime de vouloir en Ailleurs
créer leur pays.
Les Autres ne comprenaient pas
que la langue de terre qui donnait sur la mer
ne leur appartint plus comme ils l’auraient voulu.

Il fut décidé de réunir, en pays neutre,
bien au-delà des mers et des océans,
un conseil des plus importants des Serre-Jean,
représentants d’une multitude de pays,
aux fins de trouver une solution
à cette guerre larvée qui gangrénait Ailleurs.

Ce ne fut pas facile.
Certains faisaient passer avant tout la légitimité des Autres.
D’autres,
qui avaient présents à l’esprit les massacres
dont avaient souffert les Uns au cours des années
précédant leur exode et leur arrivée massive en Ailleurs,
avaient pour credo qu’il était inadmissible de laisser sans pays
une Nation – les Uns – à laquelle avaient été infligées
de si injustes et inhumaines persécutions.

Après de longues et âpres négociations,
décision fut prise de diviser l’Ailleurs en deux parties.
(C’était plus compliqué que ça,
mais c’est une fable, il faut faire simple…)

Les Uns hériteraient de plus de la moitié du territoire,
les Autres devant se contenter d’une partie plus congrue.
Une ville, symbolique pour les deux communautés
(appelons-la SainteVille),
fut placée sous administration internationale,
gérée et contrôlée donc par des Serre-Jean
du monde entier, ceux-là même qui avaient
initié la réunion du grand partage…

C’est peu dire que jamais plus
la vie ne serait la même en Ailleurs.
Les Autres, aux yeux des Uns,
confortés par la décision des Serre-Jean
et l’opinion très répandue des Jean,
étaient vraiment devenus des autres,
des Étrangers.

Les colères firent leur nid
dans le sentiment de profonde injustice
que ressentirent les Autres.
Les combats furent sanglants
qu’ils livrèrent durant les années qui suivirent
pour tenter d’abord de retrouver leur territoire d’antan,
pour essayer ensuite d’endiguer les avancées des Uns
qui en voulaient toujours plus de ces terres d’Ailleurs,
et qui grignotaient chaque jour davantage
l’espace qui empiriquement leur avait été attribué.

Ces luttes intestines et vénéneuses menées par étapes
étaient d’une rare soudaineté.
D’une rare inégalité le plus souvent aussi.
Les Uns étaient soutenus par une communauté internationale
toujours à la recherche d’une rédemption après les années
dont nous avons dit que nous ne parlerions pas ici
(c’est une fable ! faut-il le répéter ?).

Un sentiment anti-altriste avait, au fil des décennies, grandi.
Un autre qu’on appelait “uniste” revendiquait des racines
trouvées au plus loin de l’histoire des Uns.

Il va falloir songer à en finir de cette fable.
La vérité est qu’elle s’éternise.
Mais moins que l’histoire vraie qu’elle maquille
pour la rendre narrable.

Lentement, les Uns prirent le parti de tenter d’étouffer les Autres.
Les Grands Serre-Jean des outre-mers et océans
faisaient de temps à autres les gros yeux,
interdisant mollement aux Uns les mesures qu’ils prenaient
pour rendre impossible la vie des Autres.

Les Uns n’avaient cure de ces interdictions.
Dans leurs rangs, certains, des intellectuels surtout,
mais aussi, j’ose le penser, de simples Jean,
quittèrent l’envie d’être Uns.
On exigeait trop d’eux qu’ils fussent Unistes.
Pas nombreux, c’est vrai.
Mais sur Ailleurs, les Uns, au début, n’étaient pas très nombreux non plus.

Aujourd’hui,
les Uns, en s’installant chaque jour d’avantage
sur les territoires des Autres,
leur interdisant ainsi, mais pas seulement,
de vivre comme, en Ailleurs, ils avaient toujours vécu,
réduisent jour après jour, le territoire des Autres
pour le faire leur.

Les Serre-Jean, de génération en génération, n’ont pas évolué.
Il faut dire que le sentiment anti-altriste est aujourd’hui très répandu…

On ne termine pas une fable avec ces mots-là.
Elle n’est pas terminée !
Il y faudra sans doute encore bien des années.
Des morts à la pelle des deux côtés.

Brune a trouvé méchants, très méchants les Uns.
Gaspard trouve les Autres un peu naïfs.

Moi, je prends Gaspard et Brune contre moi,
je réfléchis.
J’ai un avis.
Mais dans les fables, vous savez, un avis…

Je m’endors.

Belle nuit.

[KGVID]https://usercontent.one/wp/leblog.baobabcreation.fr/wp-content/uploads/2019/08/FABLE.mp4[/KGVID]

Hors fable, en guise de rien du tout.

Extrait de Notre musique.
JLG. 2004.



Article 10

Partages Posted on 13 mars 2017 8 h 41 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Une fable (épisode 2)

Partages Posted on 9 mars 2017 10 h 52 min

(Lire ou relire l’épisode 1)

Les deux petits se sont réveillés.
Il veulent connaître la suite de la fable.
Comment leur en vouloir ?
C’est la petite qui a beaucoup insisté.
Plus jeune elle est aussi plus curieuse.Vous la verriez, à coup sûr, elle vous ferait craquer.
Mais je m’égare.

Il faut reprendre.

Où en étais-je ?

Ah, oui,
les Uns, les Autres, les Jean, les Serre-Jean…
Et cette langue de terre qui donne sur la mer. Généreusement.

Au début, je le disais,
les choses entre les Uns et les Autres,
tant bien que mal,
de temps à autre bousculées, c’est vrai,
s’épousaient.
On s’interrogeait, mais c’était bien de s’interroger.
On n’était ni dans l’indifférence ni dans l’animosité.
On était dans la découverte.
C’est une fable.

Vint le moment pourtant où
les Uns, minoritaires, se sentirent à l’étroit,
entourés de tous ces Autres
dont ils ne partageaient pas la cuisine,
pas la religion,
pas la langue,
et dieu sait encore quoi.

Lentement, ils se replièrent, firent groupe.
Entre eux.
Les Uns sans les Autres.

Que ce soit chez les Uns ou chez les Autres,
les efforts d’apprendre la langue de l’autre s’étiolèrent,
sauf quand il s’agissait de faire commerce.
Mais, même dans le commerce, on commençait à se méfier.

C’est une tentation qu’à l’homme souvent
de n’aller que vers ce qui lui ressemble,
de n’échanger qu’avec ce qu’il connaît déjà,
de se garder de ce qu’il ne connaît pas.

Les Uns, autant que les autres,
avaient, dans un premier temps,
voulu ignorer cette triste réalité-là.
Les Uns pas plus que les Autres,
aujourd’hui, n’y échappaient.

Et pour ce qui était du commerce entre eux,
on eut vite fait de décréter les Uns si habiles
que ça ne pouvait être que malhonnêteté
qui obligatoirement nuirait aux Autres
et, plus généralement aux Jean.
On disait ça.
Très vite les Jean
voulant obéir aux Serre-Jean,
le prétendirent.
L’idée, partout fut colportée.
C’était facile et, à y bien réfléchir, tellement grotesque.

On n’est jamais aussi bien que chez soi, entend-on dire
quand on oublie ce que nous a apporté l’Étranger.

Voilà, ça devenait ça.
Les Uns, pour les Autres, devenaient Étrangers.
Et les Autres pour les Uns.

Il se trouve que, ailleurs dans le monde,
un peu partout,
suite à des horreurs dont cette fable ne saurait être le sujet,
des millions d’Uns,
de ceux qui n’avaient pas été massacrés,
avaient été disséminés.
Afin de survivre à ces horreurs sans nom,
ils s’étaient éparpillés,
l’avaient parfois été par ordre de Serre-Jean mal intentionnés
qui voulaient non pas les protéger comme ils auraient dû,
mais les chasser, s’en débarrasser, voire les éradiquer,
appuyés,
lâchement appuyés,
par des Jean, complices,
qui, ma foi, n’en avaient que faire,
de ces Uns qui n’étaient décidément pas
comme on aurait voulu qu’ils soient…

En Ailleurs,
les Uns,
isolés au milieu des Autres,
se crispèrent.
Et les Autres firent de même.
Comment ne pas ?

Ils étaient de plus en plus nombreux,
ces Uns, venus du monde entier,
à vouloir rejoindre la communauté installée en Ailleurs,
s’y réfugier,
rassembler leur nation dispersée,
et se reconstruire un pays, depuis très longtemps perdu.
Mais où ?
Ça prend de la place un pays.
Où ?
Pourquoi pas là, en Ailleurs ?
N’y avaient-ils pas de très ancestrales racines ?

Des Serre-Jean d’au-delà des mers et des océans
qui se sentaient vaguement coupables
de ne les avoir pas protégés
lors des horreurs
dont cette fable ne parlera pas,
se regroupèrent sous diverses bannières
pour leur venir en aide,
au mépris parfois, et de plus en plus souvent,
des attentes souvent légitimes des Autres
qui avaient fait de l’Ailleurs leur pays
et qui ne comprenaient pas qu’on les spolie
(c’est le sentiment qu’ils avaient)
d’une partie de leur langue de terre qui donnait sur la mer
aux fins d’y accueillir ces Uns
qui avaient échappé à l’horreur.

La situation devenait de plus en plus difficile.
Les Autres vouaient aux Uns une détestation chaque jour grandissante.
Les Uns rendaient coup pour coup.

Le bruit des armes ne sauraient tarder.

Ailleurs donnait toujours sur la mer,
mais quelque chose s’était brisé.

C’est étonnant,
malgré la fureur et les bruits de discorde,
Gaspard et Brune
se sont rendormis.

On les laisse dormir ?

Vous voulez bien ?

(Épisode 3 Ici)



Une fable (épisode 1)

Partages Posted on 6 mars 2017 15 h 23 min

C’est une fable, bien sûr ce n’est qu’une fable.
Simpliste et réductrice comme toutes les fables.

Et pourtant,
deux enfants cherchent le sommeil.
Alors, dans l’espoir qu’ils dorment, je raconte.

Voici.

C’est là-bas,
dans une zone de l’espace terre qu’on appellera l’Ailleurs
que tout se passe depuis le commencement, il y a longtemps.
Peu importent les dates.
Les fables, amoureuses d’indéfini, ne connaissent pas de dates.

Au départ, ce n’est pas vraiment un pays au sens où on l’entend ordinairement, l’Ailleurs.
C’est une langue de terre qui généreusement donne sur la mer.
On imagine qu’on y peut pêcher et vivre et échanger et s’aimer.
On y est commerçant, artisan, marin, poète, voyageur, maître d’école, comme ailleurs…

Les femmes y font ceci, sachant faire cela,
les hommes y font cela, sans toujours être capables de faire ceci.

La vie, quoi.

Un pays, l’Ailleurs ?
Ce n’est pas, au début de notre fable, le propos.
Du reste, il ne suffit pas d’une déclaration et de frontières pour être un pays,
il faut aussi une reconnaissance.
Et cette reconnaissance,
elle dépend de mille et une choses dont seuls, dans notre fable,
les Serre-Jean ont le secret.

On appelle les Serre-Jean ceux qui régissent le monde
et dictent aux Jean – l’ensemble des peuples du monde –
ce dont ils ont besoin
et comment ils doivent se soumettre pour y arriver.

Les Serre-Jean sont des Jean parvenus,
par quelques vilaines bricoles le plus souvent,
à s’imposer aux Jean,
à se dire plus importants.

Prétendre est leur langage.

Ainsi prétendent-ils, entre autres choses,
pouvoir régler les problèmes des Jean.
Des problèmes que les Jean ignorent avoir
ou, plus simplement, n’ont pas.
Ou, plus souvent encore des problèmes
qui leur viennent des Serre-Jean eux-mêmes.

Ce n’est pas simple tout ça.

Les Serre-Jean dont il est question ici
vivent partout dans le monde,
mais de préférence ailleurs qu’en Ailleurs.
Ils vivent dans une partie du monde qui s’appelle le Partout.
Plus exactement, c’est là où ils vivent qu’est le Partout.
Si bien que le Partout existe un peu partout.
Même ailleurs ? Même, oui. En Ailleurs aussi ? Oui.

Depuis longtemps ils se sont emparés des pouvoirs,
même des plus bénins,
des plus apparemment inoffensifs,
ceux qui sont à la source des autodéterminations.

Ils ont, prétendent-ils,
une vision précise de ce que doit être le monde,
un monde qui génère ce qu’il faut de richesses, de progrès, d’égoïsmes.
Parce qu’ils savent que les égoïsmes divisent et qu’il faut diviser pour régner.
Et que régner semble être chez eux plus qu’une philosophie, un objectif, leur Graal.

Et quand il n’y en a pas assez, d’égoïsmes,
on peut toujours en insuffler,
dans ce monde dont ils ont fait leur propriété,
par une petite guerre qu’on appelle discorde, désaccord ou conflit,
dont ils ne maîtrisent pas toujours les dérives,
mais bon,
on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…

L’Ailleurs donc, je le disais, n’était pas vraiment un pays,
mais sans doute était-ce une Nation.
Appelons-la les Autres.

Une nation, ça se reconnait à des rites, à une langue, à une appartenance, à un désir commun, à des règles communes, à que sais-je d’autre encore. Des croyances, sans doute. Un sol, le plus souvent.
Mais pas toujours. Il existe des nations nomades.
Jusque-là, les Autres sont sédentaires.

Mais une nation se doit aussi de ne pas être excluante.
Une nation sait qu’elle ne peut pas se fossiliser,
qu’elle ne trouve de vie que dans l’échange avec les différences.
Elle a son identité, c’est vrai,
mais elle est faite, cette identité,
de tellement d’autres.

Et donc, sur l’Ailleurs, cette langue de terre qui donne sur la mer,
vit aussi une minorité qui ne partage pas avec les Autres les mêmes traditions,
le même passé, la même Histoire, la même langue.

Ce sont les Uns.
On dit qu’ils viennent d’ailleurs, mais ce n’est pas sûr.
Les caresses chez eux sont-elles différentes ?
Dans leur langue disent-ils autre chose ?
Les Autres ne savent pas.

On se refuse ? On s’accepte ?
Que disent les Jean ?
Qu’ordonnent les Serre-Jean ?

Pour les Uns, les Autres sont « autres ».
Ça tombe bien, pour les Autres, les Uns le sont aussi.

Au départ, ça se passe comme ça.
Pas toujours confortablement, non,
mais globalement ça va.

On tente de se comprendre, on se caresse parfois, on s’aime.
On s’engueule aussi.

Il y a donc, à ce stade-là,
les Uns, les Autres, les Jean, les Serre-Jean.
Et une langue de terre qui généreusement donne sur la mer.

Les enfants se sont endormis.

On continue ?

On continuera plus tard.

Épisode 2 ici



Article 9

Partages Posted on 25 février 2017 11 h 43 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 8

Partages Posted on 16 février 2017 18 h 46 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 7

Partages Posted on 10 février 2017 16 h 27 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 6

Partages Posted on 3 février 2017 17 h 57 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 5

Partages Posted on 23 janvier 2017 15 h 55 min

On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 4

Partages Posted on 14 janvier 2017 14 h 50 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



En vœux-tu, en voilà

Partages Posted on 4 janvier 2017 16 h 40 min

Ben oui, des vœux.

Pas par souci de tradition, de conformisme, de « bien comme il faut”,
mais pour s’octroyer le luxe inouï et éphémère de rêver.
Comme ont le talent de le faire si bien les enfants…


Utopiquement, mais sincèrement.



Article 3

Partages Posted on 1 janvier 2017 19 h 07 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Article 2

Partages Posted on 26 décembre 2016 12 h 43 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



Jingle bells…

Partages Posted on 21 décembre 2016 10 h 26 min

The times they are a changin’ chantait Bob Dylan.

Pas sûr.

Ou alors pas dans le sens où le protest singer, passé Nobel de littérature, le clamait il y a plus de 50 (!) ans.

Noël approche et affiche plus que jamais ses défilés de goinfreries en tous genres, bien au chaud entre soi, pendant que d’autres se gèlent à ne pas manger, ou si peu, si mal, appuyés vaille que vaille aux façades de nos rez-de-chaussée.

Noël et sa belle solidarité auto-proclamée n’a peut-être jamais été à ce point un concert d’égoïsmes conformistes et bien-pensants. Un repli plutôt qu’une ouverture.

C’était l’objet de notre révolte il y a deux ans (TamTam 42 – décembre 2014).

Ça le reste aujourd’hui.

(cliquez sur le visuel ci-dessus)


The times they are a changin’
? Vraiment ?



Article premier

Partages Posted on 17 décembre 2016 11 h 19 min


On peut télécharger ici l’intégralité du texte de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.



L’autre

Partages Posted on 5 décembre 2016 14 h 49 min

Un conte bambara auquel je pense souvent.

Je vous le donne à lire.

Faites-en ce que vous voudrez. Mais pas mauvais usage. Merci

LES QUATRE JEUNES GENS ET LA FEMME

On raconte que jadis il y avait quatre jeunes gens. 
Il y avait aussi une femme.
Cette femme demeurait sur le versant d’une petite colline. 
Les quatre jeunes gens demeuraient sur une autre colline. 
Les jeunes gens s’occupaient à chasser des animaux sauvages.
La femme ne savait pas chasser, elle restait assise à ne rien faire, n’ayant rien à manger. 
Les jeunes gens chassaient les bêtes sauvages et se nourrisaient de leur chair.

Un d’eux dit : “Cet être là-bas qui nous ressemble, qui est-ce qui chasse pour lui, puisqu’il reste assis toute la journée ?

Un autre répondit : “Non, il ne nous ressemble pas; cet être ne peut, comme nous, chasser les animaux.

Le premier répliqua : “Il a comme nous des mains, des pieds et une tête; pourquoi ne pourrait-il aller comme nous à la chasse ?

Un autre dit : “Je vais aller vers lui pour voir quelle espèce de personne c’est.” 

Il la trouva toujours assise; il lui demanda : “Comment es-tu, toi ?” Elle répondit : “Je ne mange rien; je me nourris d’eau”. “Vrai ?” “Oui.

Il retourna vers ses compagnons et leur dit : “Cet être n’est pas de notre espèce; il est d’une tout autre espèce; c’est un être qui ne saurait aller à la chasse.

Ils lui demandèrent : “Comment est-il fait ?” “Il a comme nous des mains, des pieds et une tête; autrement il ne nous ressemble pas.” “Et du feu, en fait-il ?” “Non, il vit sans feu.” “Que mange-t-il ?”Il boit de l’eau; il ne mange absolument rien.

Les autres jeunes gens furent très étonnés : ils se couchèrent et s’endormirent.

Le lendemain, ils allèrent à la chasse et revinrent avec le gibier qu’ils avaient tué. Alors un des jeunes gens dit : “Camarades, je veux donner un morceau de viande à cette personne là-bas, pour voir si elle le mangera.

Ils y consentirent. Il coupa un morceau de viande, prit du feu, rassembla des crottes sèches et vint vers la femme; il fit du feu et y fit cuire sa viande, puis il lui en donna, en disant : “Prends et mange.” 
Elle prit la viande et la mangea. Le jeune homme la vit manger et fut tout étonné. Alors il lui donna un autre morceau de viande, en lui disant : “Prends et fais-le cuire toi-même.
Puis il retourna vers ses camarades et leur dit : “Cette personne a mangé ma viande, elle mange comme nous; mais elle n’est pas de la même espèce que nous, car elle ne peut pas tuer de gibier.

Cette femme était nue, les jeunes gens l’étaient aussi; mais ils se couvraient des peaux des animaux tués par eux quand elles étaient encore fraîches; ils ne savaient pas les tanner ni les conserver. Ils portaient leurs flèches fixées dans leur chevelure.

Le lendemain, le jeune homme retourna vers la femme et lui porta de la viande. Les autres lui dirent : “Si c’est toujours pour cette personne-là que tu tues du gibier, tu n’auras plus part à notre chasse.”

Quand la femme se fut rassasiée de viande, elle eut soif; alors elle prit de l’argile et en forma un petit vase; elle le déposa au soleil pour qu’il séchât, ensuite elle alla puiser de l’eau dans ce vase; mais il se fendit. Elle s’en étonna; puis elle alla boire comme toujours en se penchant sur l’eau.
Elle recommença à faire un vase d’argile, puis un autre, les fit sécher au soleil, rassembla des crottes sèches et fit un feu pour cuire ses vases; quand ils furent finis, elle alla puiser de l’eau et vit que, cette fois, l’eau ne les gâtait plus. Dans l’un, elle mit de l’eau et de la viande et plaça le tout sur le feu. Quand la viande fut cuite, elle la sortit du vase et la déposa sur une pierre plate, puis elle la mangea; mais elle laissa un morceau dans le vase.

L’homme arriva et lui apporta le gibier qu’il venait de tuer; elle lui dit : “Mange un peu de ceci, tu verras comme c’est bon.
Il mangea de sa viande, but du bouillon et en fut tout étonné. Puis il retourna vers ses camarades et leur dit : “Camarades, cette personne-là a façonné de l’argile; dans un de ses vases elle puise de l’eau, dans un autre elle cuit de la viande; goûtez donc la viande qu’elle fait cuire; certainement, cette personne-là n’est pas de la même espèce que nous.
Ils s’étonnèrent.

Un autre alla vers elle, la regarda, mangea de sa viande, but de son bouillon et fut fort étonné de voir les pots d’argile qu’elle avait façonnés. Il retourna vers ses camarades et leur dit : “C’est un être d’une autre espèce que nous.

Alors, le jeune homme qui, le premier, s’était occupé d’elle, resta avec cette femme et lui apporta chaque jour le gibier qu’il tuait; elle, à son tour, le lui préparait le mieux qu’elle pouvait. Les trois autres gens partirent et laissèrent leur camarade avec cette femme; ils vécurent tous les deux ensemble.



Sans manichéisme…

Partages Posted on 30 mai 2016 9 h 23 min

Je ne suis pas une utopie
je suis une réalité.

J’ai douze étoiles
je suis quarante-sept territoires
je suis sept cent quarante-deux millions de gens
je suis cent cinquante langues sur un seul continent
dont seules vingt-trois sont officielles.

Je suis la première guerre mondiale
je suis la deuxième guerre mondiale
je suis toutes vos guerres
je suis toutes vos libertés.
J’essaie de négocier
j’organise la liberté.

Je suis le Vatican
je suis le camp de concentration
je suis la révolution
je suis la tragédie
je suis la Grèce qui s’effondre
je suis l’Empire latin sous domination allemande
mes parents étaient des nazis, des humanistes, des découvreurs, des colonialistes
je suis allé en Amérique du Nord tuer les Indiens
j’ai violé l’Amérique du Sud
je suis allé en Australie commettre un génocide
j’ai pris possession de l’Asie
j’ai pris possession de l’Afrique
j’ai obligé l’Afrique à parler mes langues et à croire en ma Bible.

Je suis la Haute Culture.
je suis l’Art
je suis Beethoven, Debussy, Wagner
je suis Shakespeare, Molière, Sartre
je suis Le Louvre et le Festival d’Avignon.
Je suis un patrimoine mondial.
Je suis Versace, Armani, Chanel, Dior,
Pasolini, Antonioni, Godard, Chabrol.

Je suis le Ritz, Carlton
je suis Rolls-Royce, Rolex et Mont Blanc
je suis un jet privé qui transporte George Clooney au Festival de Cannes, au Festival de Venise
je pourrais transporter George Clooney partout où il veut
et passer le week-end avec lui dans un beau Relais & Châteaux sur la Cote d’Azur.

Je suis le Prince de Galles et sa Princesse dans une calèche saluant des masses de pauvres habillés aux couleurs de notre drapeau dans les rue de Londres le jour du mariage le plus glamour que la télévision mondiale ait jamais vu.

Je fous en l’air le climat
je fais travailler pour moi des petits enfants en Chine et au Bangladesh
je vends des armes aux tribus africaines et aux dictateurs arabes
je suis le jeune hip-hopeur né et grandi en Belgique et qui rejoint Daesh
et poste des vidéos sur Youtube où il coupe la tête d’un journaliste français
et récolte de nombreux “Like” sur son mur Facebook pour avoir qualifié Paris de capitale de la luxure et du vice
et menacé la France des Croisés
Il y aura la guerre, il y aura la mort, il y aura la destruction.

Je suis le prêtre catholique qui qualifie le mariage pour tous de catastrophe pour l’espèce humaine
et qui regarde ensuite des pornos pédophiles dans son appartement secret quelque part à Rome…

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Texte extrait du spectacle “Je suis Fassbinder” de Falk Richter

Lecture de Stanislas Nordey.
Théâtre de la Colline jusqu’au 4 juin 2016.



Quoi de neuf ?

Partages Posted on 1 mars 2016 17 h 19 min

Alors ? Quoi de neuf ?

À cette question posée par Louis XIV il fut répondu «Molière».
C’était à l’époque de Molière, à celle aussi de Louis XIV.

Là, je me demande «Quoi de neuf ?»
et je m’entends répondre «Scarlatti» !
Je crois rêver.
Domenico Scarlatti (1685-1757)

C’est que l’actualité “jazzistique”, comme on dit, m’inspire ce constat.
Ah bon ?

Scarlatti.
555 sonates pour Clavecin (une paille !)

Du Jazz, ça ?
Des bijoux somptueux toujours inattendus, d’accord.
Des joies, des danses – au sens où le corps l’entend, à cette époque ce n’est pas fréquent – des débuts de mélancolie, parfois aussi…
Oui, mais du Jazz ?

Je disais Scarlatti «neuf».
Du neuf avec du vieux ?
Que nenni ! Du neuf avec …du neuf.

Parce que, Scarlatti, qui a composé ces folies il y a trois cents ans (!) continue d’être.
Comme Bach dont la musique n’en finit pas d’évoluer quelles que soient les humeurs du temps, quelles que soient les familles musicales qui s’en «emparent».

Aujourd’hui, Aka Moon, trio jazz belge à mes yeux totalement incontournable, s’y frotte et nous pique.

Scarlatti se fait Jazz de la plus belle (et sensuelle) manière.

Il y a là comme une crépusculaire profondeur en même temps qu’une aurore d’une rare lascivité.
Aucun effet de manche, aucune contrefaite modestie non plus.
Il faut écouter et entendre.
Il faut écouter pour entendre.

Aka Moon, rejoint pour l’occasion par le pianiste Fabian Fiorini, offre à Scarlatti, quand le baroque vire au classique, une respiration – en même temps que, parfois, une once de sauvagerie – dont il n’avait sans doute pas besoin, mais qui me revigore. De l’air et du feu.

La sonate 99, d’emblée, s’impose.
Je vous la livre ici dans trois versions qui, chacune à sa manière, interrogent nos petites certitudes quant aux “ringardises” supposées.

Scott Ross, au clavecin, littéralement Rock n roll, en 1984.

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Béatrice Long, au piano, en 2002, comme un pré-romantisme, voire un impressionnisme.

[mp3j track= »https://leblog.baobabcreation.be/wp-content/uploads/2018/01/Scarlatti-Sonata-K99-L317-Beatrice-Long.mp3″ title= »Béatrice Long » fontsize= »20px » flip= »y »]

Aka Moonen 2016.

[mp3j track= »https://leblog.baobabcreation.be/wp-content/uploads/2018/01/Scarlatti-Sonate-99.mp3″ title= »Aka Moon » fontsize= »20px » flip= »y »]

Belle écoute à vous.

À bientôt ?



Notre mal…

Partages Posted on 2 février 2016 11 h 32 min

…vient de plus loin



“Notre mal vient de plus loin

Penser les tueries du 13 novembre

C’est le titre que le philosophe Alain Badiou a donné au bref mais lumineux ouvrage qu’il a consacré à l’analyse sans concessions de ce qui peut nous avoir menés aux massacres que l’on sait, ceux du 13 novembre mais pas seulement.

Court extrait :

“… Et ceux qui sont dans des crispations identitaires sur la France, on voit bien ce qu’ils veulent. Finalement ils veulent, comme toujours dans les crispations identitaires, qu’on persécute les autres. Parce que c’est toujours ça l’identité, à la fin des fins, quand elle n’a pas de signification universelle comme l’avait la tradition révolutionnaire. Une identité qui n’a pas de signification universelle ne se définit que la persécution de ce qui n’est pas elle. Il n’y a pas d’autre moyen de lui donner un semblant de vie. Les gens qui disent « La France ! la France ! », mais qu’est-ce qu’ils font, eux, pour la France ? Eh bien, ils brament contre les Arabes, c’est tout. Et je ne pense pas que ce soit un service éminent rendu à la France. Ça n’honore pas particulièrement les Français. Cependant, ces valeureux « Français » sont moins de 3% à accepter de mourir pour la patrie.”

Est-ce à dire que Badiou trouve des excuses aux aveugles tueurs du Bataclan (et de bien d’autres ignominies) ? Non. À aucun moment. Il n’a de cesse, au contraire, de les renvoyer à l’horreur des expéditives exécutions qui leur servent d’exploits.
Mais, sans complaisance, il analyse aussi – parce que rien ne sert de condamner sans tenter de comprendre et que tenter de comprendre n’est pas, quoi qu’en disent certains, excuser – où mène l’arrogance occidentale qui se veut seul modèle et les dégâts qu’elle peut générer.
Sans espoir pour les générations à venir ? Que nenni ! Pour être lucide et incisif, le texte de Badiou (en fait, la retranscription d’une conférence donnée par lui le 23 novembre, 10 jours à peine après les tueries !) ne sombre pas pour autant dans un « aquoiboniste” fatalisme…

À lire. Parce qu’on a grand besoin de cette soixantaine de pages d’intelligence en mouvement.

Alain Badiou.
“Notre mal vient de plus loin. Penser les tueries du 13 novembre

FAYARD Ouvertures / 62 pages. 5€



Faute avouée…

Partages Posted on 19 décembre 2015 10 h 05 min

J’annonçais, dans mon dernier billet, la nouvelle livraison (la 45ème) du TamTam.

Aveu :

Fort de la quasi certitude que près de 200 États ne pourraient jamais s’accorder sur les mesures drastiques à adopter d’urgence pour sauver la planète, j’avais travaillé à la conception d’un TamTam cherchant à dramatiser cet échec.

Las ! (mais surtout tant mieux !), les choses ne se sont pas déroulées comme je le craignais. Non que cette COP21 ait été couronnée de tous les succès et de toutes les prises de conscience qu’on était en droit d’espérer, mais, de l’avis de la grande majorité des observateurs (ONG incluses), elle a été une avancée qu’il serait grotesque de bouder.

Il n’en demeure pas moins qu’il nous faudra rester vigilants quant à l’application effective de toutes les mesures prises dans une allégresse qui, une fois retombée, pourrait bien voir renaître bon nombre de désaccords. Vigilance donc.

Faute du TamTam annoncé, et en forme de mea culpa, quelques photos qui avec humour et poésie évoque le problème de ce réchauffement climatique tellement dévastateur dont l’homme, apparemment, prend enfin conscience.

Elles sont dues à un photographe suédois, Erik Johansson. En cliquant sur chacune d’entre elles vous pourrez la découvrir en grand format. C’est conseillé.





À bientôt.



Un texte et un dessin

Partages Posted on 19 novembre 2015 17 h 14 min

Après les horreurs du vendredi 13, je veux laisser ici ce très beau texte signé Luc Le Vaillant pour le quotidien Libération. Sans commentaire.

« On va pleurer nos morts. On va prendre le temps nécessaire pour réaliser ce que vous avez osé nous faire. Et puis on va recommencer comme avant, meurtris, entamés, mais convaincus que vous ne pouvez pas nous prendre ce qui nous constitue.

On retournera écouter de la musique au Bataclan. On retournera dîner au restaurant le Petit Cambodge. On se prendra à nouveau pour les rois du monde, rue de la Fontaine-au-Roi. On sera une belle équipe qui va réinventer une belle époque, rue de Charonne. On se permettra même d’aller rue Bichat avec des prudences de biches qui bisquent et ragent, enténébrées et ébréchées, mais pas terrorisées.

Bien sur, on se surprendra souvent à regarder par-dessus l’épaule pour guetter une ombre suspecte, à sursauter au bruit d’un pétard idiot, à chercher bêtement des poux dans la tonsure des barbus, mais on n’abjurera rien de notre mode de vie, de notre goût de vivre.

Demain, dans l’attente que la peine regagne ses digues fendillées, on s’assiéra à nouveau aux terrasses de l’Est parisien, dans ces quartiers métissés et bigarrés, dessalés et chaloupés qui sont ce que nous avons de meilleur.

On s’embrassera entre potes pour se dire bonjour, on s’embrassera entre copines échevelées et rieuses, on s’embrassera entre amants incertains. On s’embrassera entre hommes et femmes, fiers de cette mixité dragueuse, de ces corps séducteurs et décontractés, de ces peaux multicolores à frotter fort les unes contre les autres comme le font les chamois quand ils ont du chagrin. On s’embrassera, heureux et fiers de ces désirs qui jettent le voile, qui se décagoulent. On s’embrassera en abominables pervertis.

Assis dans la douceur de l’automne finissant, on se délectera du spectacle de la rue, de ces déambulations au long du canal Saint-Martin et du quai de Jemmapes, origines et sexes mêlés, convictions et religions confrontées et acceptées, rires éclatés aux bêtises des uns et aux vannes des autres dans la nuit festive et légèrement ivre de cette liberté de vivre à notre guise que vous ne nous prendrez jamais.

Goguenards et attendris, on se moquera de ces zouaves acrobates un peu partis, un peu nazes qu’on imaginera se mettre à poil comme au cœur de la canicule pour faire le saut de l’ange et plonger dans les eaux grasses du canal qui bouillonnent des bières renversées et des rosés-pamplemousse mal éclusés.

De loin, on saluera la République, en sa place et sa statue, vieille lune éclairée d’un jour nouveau depuis qu’y brûlent les bougies du souvenir pour les copains de Charlie que vous avez tués en janvier. Et si on est prêt à tout pardonner, on n’est pas près d’oublier.

Demain, on retournera se coller les uns contre les autres, les poings serrés, les coudes au corps, sur cette esplanade qui est en train de devenir la plus belle et la plus triste de Paris, la plus émouvante et la plus signifiante.

Demain, on aura enfin compris que les Charlie sont tombés pour nous tous, en éclaireurs rieurs et surtout pas exemplaires. Demain, on aura enfin admis qu’il fallait, qu’il faut, que tous les journaux publient les caricatures de tous les dieux de mes deux afin de diluer la menace. Demain, il ne sera plus question de mettre d’un côté les «victimes innocentes» et de l’autre ceux qui l’ont bien cherché, libertaires d’expression et communautés ciblées.

Pour ne pas oublier les existences fauchées par les balles, demain, on retournera écouter du rock métal au Bataclan, manger des nems crevettes au Petit Cambodge et couper la tête aux théocraties comme on l’a coupée à l’absolutisme royal qui faisait couler des fontaines de sang.

Demain, on tombera le voile et on ôtera la capuche pour regarder la nuit étoilée. Et on se dira que c’est tant mieux si le ciel est vide, car c’est comme ça qu’il est le plus beau. Et que peut y briller le souvenir de ceux que vous avez tués.« 

Et puis aussi ce dessin de Jean Jullien qui, très vite a fait le tour de la planète.




Mort dans l’âme

Partages Posted on 10 novembre 2015 10 h 56 min

J’apprends la mort d’André Glucksmann.

On en lira dans les heures qui viennent des dizaines d’articles dans la presse, c’est sûr, les uns hagiographiques, les autres destructeurs, tous polis, de cette politesse souvent hypocrite que l’on croit devoir aux morts.

Je préfère livrer ici un texte écrit par celui qui fit partie de ce qui fut appelé un peu idiotement « les nouveaux philosophes ». Il illustre mieux, je pense, que n’importe quelle oraison la clarté et l’exigence parfois « cassandresque » de Glucksmann. Il date d’octobre 2013. En octobre 2012, Tamtam faisait du même sujet son numéro 38.

«Nous avons peur, non pas des Roms, mais de leur ressembler»

Les Français jugent à 93% que les Roms «s’intègrent mal» (sondage BVA-le Parisien). Très majoritairement, ils approuvent le démantèlement des campements de fortune et la reconduite forcée à la frontière. Je fais partie des 7%, ultraminoritaires, qui échappent à cette crise de folie générale. D’où vient-elle ? Elle n’est pas réservée aux élites, ni au petit peuple, ni à la droite, ni à la gauche, ni aux extrêmes. Ni à la France. On retrouve cette poussée d’hystérie chez nos voisins. Elle fut diagnostiquée dès que la chute du communisme autorisa les sondages libres d’Est en Ouest. En 1990, le Los Angeles Times interrogea l’ensemble de l’Europe : «Quelle est l’ethnie que vous détestez le plus ?» Tchèques, Polonais, Hongrois, etc. désignèrent à 80% leur ennemi intime : le Tsigane et le Rom.

Aujourd’hui, 60 millions de Français, de souche ou non, stigmatisent un amalgame de 20 000 malheureux. De toutes obédiences, des maires donnent de la voix pour appeler à la liquidation des camps illégaux. Mielleux : pour le bien des campeurs comme celui des riverains. Au journal télévisé, les pelleteuses en action écrasent cabanes de planches et abris de plastique, les bulldozers s’acharnent sur les vieilles guimbardes disloquées, dans la boue s’éparpillent les restes des poupées et les feuilles souillées des cahiers d’écoliers. Les expulsés contemplent sans mot dire le saccage de leurs maigres possessions, ils sont au-delà des larmes et s’en vont. Ils portent leur essentiel vital sur le dos, tirant les enfants mal réveillés par la main, avec une telle dignité qu’il m’est impossible d’affirmer que j’en serais capable.

Gourbis.
Rien n’étant prévu pour les reloger, ils investissent d’autres terrains vagues, s’entassent dans d’autres camps tout aussi illégaux et, travail de Sisyphe, remontent les mêmes gourbis avec bric et broc. Certains, épuisés, campent sur nos trottoirs et, la nuit, protègent leurs enfants dans des cabines téléphoniques hors d’usage. C’est ainsi que nos édiles locaux, nos partis nationaux et leurs modestes administrés mènent campagne, entamant une absurde croisade contre les va-nu-pieds qui défigurent nos villes. Sales, pouilleux, d’une façon ou d’une autre physiquement et mentalement contagieux, ils n’ont pas vocation à l’intégration, donc pas de place chez nous. La porte !

Jadis, on goûtait dans les écoles de la République les exploits d’Esmeralda et l’obstination de Gavroche. Les miséreux et les Tsiganes ne sont pas objets d’opprobre dans l’œuvre de Victor Hugo, gloire nationale s’il en est. Le Panthéon a-t-il étouffé sa voix ? Dans un pays qui compte, depuis un siècle au moins, un fort taux d’immigration, Italiens, Polonais, Espagnols, Portugais, Maghrébins, Africains et Juifs de partout, les milliers de Roms qui hantent nos cités sont une goutte d’eau, une plaisanterie démographique, un prétexte cruel, un argument idéologique. Que des rattrapages d’opinion perdue puissent se jouer autour d’une mise aussi farfelue en dit long sur la maladie mentale qui paralyse ce peuple proclamé parmi les plus tolérants.

Maltraiter et expulser n’est pas enfermer et gazer dans les camps de la mort. Le Rom ne partage ici pas la condition finale du Juif. Il n’en reste pas moins qu’il pue, qu’il mendie, qu’il a la gale, qu’il vole, qu’il est paresseux, qu’il ne se lave pas, ni ne se soigne, ni n’envoie ses enfants à l’école, ni, ni, ni. En résumé, il n’est pas comme vous et moi propre et net, toujours dans le droit chemin. Mais répondez-moi : quel est cet être, sans cesse montré du doigt, sans cesse rejeté, sans toit, sans eau, sans électricité, sans droit au travail, sans, sans, sans… capable d’accomplir de tels miracles ? Seulement 30% des enfants roms sont scolarisés, dit-on d’un air sévère, pointant leur refus obstiné d’éducation. J’admire : comment font ces 30% d’enfants ballottés en permanence d’une commune à l’autre ? En procédant à leur exclusion systématique, nous fabriquons «les Roms» comme exemple de sous-humanité, nous administrons la preuve par neuf qu’il y a des êtres qui ressemblent peu ou prou à des humains, mais qui ne seront jamais comme nous hygiéniques et éduqués, ou du moins éducables ; ne préfèrent-ils pas la boue au savon et la mendicité à l’école ? Et si, dans de rares circonstances favorables, certains s’adaptent, intègrent sagement les salles de classe pour en sortir parfois premiers, ces gens-là vivent en tribu et n’en restent pas moins solidaires des malchanceux voire des malandrins de leur extraction.

93% ! Halte au feu ! Non seulement les Roms portent la pollution sur leurs épaules, mais posséderaient-ils le don d’ubiquité ? Peu nombreux, ils sont partout, et partout perturbent le cours harmonieux de nos existences, dans le métro, dans nos musées, dans nos banlieues, nos villes et nos campagnes… Sinon comment expliquer une telle unanimité ? Peu importe que tu en aies croisé ou non, d’où te vient une telle assurance ? De la rumeur, puisque les statistiques ethniques sont interdites chez nous. Du racisme ordinaire, auquel nul n’échappe. Du rejet de l’étranger et, parmi les étrangers, du maillon le plus fragile. La Loi du dernier (Boukovsky) prévaudrait-elle en douce France ? Ou comment le faible se sent fort en écrasant celui du dessous.

Xénophobie.
Je suis allé en Roumanie dans les villages roms et les quartiers réservés. Le sort des Roms y reste moins enviable qu’en Europe occidentale, il y en a qui survivent dans les ordures, d’autres, plus rares, qui réussissent à franchir les barrières sociales et les frontières de la xénophobie. Il y en a qui exercent des boulots plus ou moins réguliers, la Roumanie reste un pays très pauvre. Il y en a qui dégotent six mois par an un emploi à l’étranger, il y en a, par poignées, qui suivent les stages d’adaptation à la modernité financés par George Soros et sortent du cycle infernal de l’exclusion. Des qui voudraient vivre mieux sur place (une majorité semble-t-il). Des qui préfèrent circuler dans l’Europe entière (ce qui est leur droit le plus strict). J’en ai croisé quelques-uns enthousiastes de leurs voyages en Extrême-Orient. J’ai interrogé des mafieux, des exploités et des êtres libres.

Bref, ils sont, comme tous les habitants de la planète, non seulement différents des autres, mais différents entre eux, certains respectueux de leurs coutumes, d’autres amoureux des nouveautés radicales, ou les deux. Sur 10 millions de Tsiganes européens, on en compte 1 850 000 en Roumanie, 750 000 en Bulgarie, autant en Hongrie, le reste dispersé sur tout le continent. Pas de quoi s’épouvanter des 20 000 qui passent pour exaspérer 65 millions de Français.

Encore un effort pour être républicains : des logements transitoires décents, des campements salubres illustreraient mieux le pays de Villon, la République des sans-culottes, les vagues souvenirs de charité chrétienne, la solidarité des ébranlés qui fondent notre démocratie. Nous avons peur, chômage et niaiserie aidant, non pas des Roms, mais de leur ressembler aujourd’hui, demain. Il n’y a pas si longtemps, mon grand-père pour survivre ramassait des chiffons dans les poubelles de Vienne en Autriche. Une lecture ou relecture obligatoire des Misérables serait de salubrité publique.

André Glucksmann

Découvrez le numéro 38 du TamTam (octobre 2012) en cliquant sur le visuel ci-dessous.

Belle journée à vous.



La très soutenable photogénie de la détresse

Partages Posted on 8 novembre 2015 14 h 29 min

Une question aujourd’hui.
Absurde ?
À vous de voir.

D’où vient que l’homme, photographiant la détresse, la rend si belle, si esthétiquement « acceptable” ?

Pour tenter de la nier ?

Parce que rien n’est plus beau que la tristesse, la colère, la tragédie ?

Pour profaner le malheur ?
Parce qu’il est cynique et qu’il peut faire du blé en exploitant la douleur ?


Ou est-ce que, quand il essaie de photographier ce qu’on lui prétend être la beauté, il coince et fait de mauvaises photos pour vilains calendriers, parce que, intrinsèquement, il sait que ce n’est pas la beauté ?


Peut-être, plus simplement, parce qu’il n’est pas préoccupé de l’inventer, cette beauté.
Et qu’il est devenu le morne regret de ce qu’il voit ?

Peut-être, plus simplement, la beauté ne peut-elle naître que d’un accident ?

C’est la question que je me pose là.
Et que j’ai envie de partager.

À bientôt ?



Jusqu’ici tout va bien…

Partages Posted on 19 octobre 2015 17 h 39 min

Trouvé cette image.

Des hommes, des femmes, vivaient là sans doute.

Le réchauffement climatique a érodé des vies,

en érodera encore et encore.

Sauf à batailler.

On y songe ?

La photo a été prise aux îles Fidji par Kadir van Lohuizen.

Elle n’est pas là pour faire joli, mais pour alerter.

À bientôt.



Des migrants gravés dans le marbre

Partages Posted on 30 septembre 2015 14 h 36 min

On en parle, on en est scandalisé ou on y est indifférent.

C’est tellement confortable d’être indifférent.

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La politique menée par l’Australie face à l’arrivée des migrants est sans tendresse, sans l’ombre d’un élan de solidarité, qui seraient perçues comme d’intolérables concessions, des faiblesses en quelque sorte. Les aborigènes ont depuis longtemps pris la mesure de cette générosité-là.

Un artiste australien, Alex Seton, rend hommage aux migrants refoulés aux portes de son pays en reproduisant dans le marbre les objets de leur quotidien.

Ça donne ça :

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On peut lire un article plus complet sur le sujet en cliquant sur le visuel ci-dessus.

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De quoi se poser utilement la question du rôle de l’artiste dans les débats de société. Retrouver la fonction transgressive de l’art devient urgent.

Belle découverte.



Liquidation de fin de saison

Partages Posted on 5 juillet 2015 11 h 26 min

Juillet. Fin de saison.

Entendu à cette occasion, sur France Musique cette Chronique de Xavier Delaporte (Rue 89).
Je vous la retranscris ici.

Sans commentaire.

Cette année,
nous en avons fini avec une certaine idée de l’Europe car, même si la Grèce ne sort pas de l’Euro (on le saura bientôt), il en est bien terminé d’une Europe qui grandit toujours et se renforce. Il est désormais envisageable d’en sortir. Et pas simplement pour des raisons politiques – tout au moins directement politiques – on peut en sortir pour des raisons économiques. L’Europe n’est pas un lieu de solidarité à tout prix.
Cette année, on a appris qu’il était possible de sortir de l’Europe donc, et qu’il était dangereux d’essayer d’y entrer quand on y est pas invité.
Cette année, plus que jamais auparavant, nous avons vu des gens mourir en mer, des hommes, des femmes, des enfants, parce qu’ils préféraient ce risque à celui de mourir sous les balles, des bombes ou sous la torture.
Cette année, pour la première fois, les migrants qui fuyaient les guerres furent plus nombreux que ceux qui fuyaient la misère.

Cette année,
les rémunérations des patrons du Cac 40 ont encore augmenté, comme le chômage.

Cette année,
le Front National est devenu le troisième parti de France.

Cette année,
nous avons fait un peu mieux connaissance avec l’État Islamique.

Cette année,
nous avons vu des hommes se faire décapiter en Irak, en Syrie, en Algérie, au Yemen et même dans l’Isère. Nous avons vu des hommes et des femmes se faire exécuter, 150 étudiants mourir un matin, dans leur université, au Kénya. Nous avons vu des gens tirer à la Kalachnikov dans Paris.
Cette année, nous avons vu mourir des dessinateurs qui, si on n’était pas toujours d’accord avec eux, ne méritaient certainement pas ça.

Cette année,
nous avons vu aux États-unis des Noirs innocents mourir sous les balles de la police, et de fous.

Cette année,
un pilote d’avion dépressif s’est tué en emportant 150 personnes avec lui.

Cette année,
a été acté que nous vivions la sixième extinction animale depuis la création du monde – et sans doute aussi irréversible que furent les précédentes, à commencer par celle des dinosaures – mais cette fois-ci, c’est notre faute à nous, les hommes.

Cette année,
nous avons battu des records de température depuis l’enregistrement de ces mesures à la fin du dix-neuvième siècle.

Cette année,
si on en croit les spécialistes, on s’est rapprochés encore un peu plus du point ou on ne peut plus revenir en arrière.


Et pourtant.


Et pourtant, cette année,
nous avons dansé au son d’une musique électronique plus vivante que jamais en France.

Cette année,
nous avons vu la victoire de Podemos en Espagne. Des femmes, des militants, des jeunes, une autre manière de faire de la politique.

Cette année,
partout dans le monde des gens ont manifesté pour des causes belles et parfois dangereuses, à Hong-Kong, aux États-unis, en Turquie, en Grèce, au Mexique.

Cette année,
on a lu de beaux livres,
et on a eu la confirmations qu’on tenait en Virginie Despentes le Balzac de notre époque.

Cette année,
la Fifa a montré qu’elle était une institution pourrie, on le savait un peu,
mais on a vu sur les terrains un foot absolument merveilleux.

Cette année,
l’Europe s’est émue d’une petite machine qui a traversé l’espace en moins de 10 ans pour se poser sur une comète; on s’en fout mais c’était beau.

Cette année,
nous avons vu de beaux films, mais surtout des séries merveilleuses, et on s’est dit qu’on avait de la chance de vivre une époque qui a vu l’éclosion d’un genre artistique aussi jouissif que la série.

Cette année,
des gens se sont aimés, des gens on eu des enfants.

Cette année,
nous avons senti un matin une odeur de lilas qui nous a fait sourire.

Cette année,
nous avons mangé une pâtisserie qui avait un goût nouveau et extraordinaire.

Bref, cette année, a été une année comme les autres,
on a longé la corniche, au bord du gouffre, mais en esquissant des pas de danse.

Sans commentaire, disais-je. À chacun d’y réfléchir.

Belle journée et belles vacances à tous !

Rendez-vous fin du mois d’août pour un vrai nouveau départ !



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