
J’évoquais ici même, sur ce blog (billet du 09 septembre), la disparition de Gary Peacock, contrebassiste miraculé en même temps que miraculeux, vertébrale rythmique – en paire extraterrestre avec Jack DeJohnette, batteur intersidéral – autant que mélodique du trio majuscule de Keith Jarrett, pianiste lunatique mais aussi et surtout génial.
On apprend, cette semaine, la démission du gourou Jarrett.
Démission imposée par une santé qui ne répond plus comme il faudrait. Bien la seule à être parvenue à faire rendre gorge à l’intraitable musicien qui n’en finissait pas, sûr de son génie, de vilipender le public qui, toujours, faisait masse (et messe) lors de ces souvent inoubliables concerts.
Mort avant de mourir, c’est du Jarrett pur sucre d’un pianiste qui a sans cesse précédé la musique qu’il voulait faire, et qui n’avait pas pour seule famille le jazz, mais certainement aussi Debussy et Bartok. On voit un peu la palette…
Il va falloir se faire à l’idée que les lancinances en spirales d’un musicien qui inventait toujours la musique qui suivait s’écouteront désormais – avec quel plaisir ! – au temps passé.
En écoute pour se remémorer, ceci :
Endless

Endless
Extrait du concert du 14 octobre 1987 à Denver (USA)
ECM Records 1989 – Changeless
Composition : Keith Jarrett
Keith Jarrett, piano
Gary Peacock, contrebasse
Jack DeJohnette : batterie
Belle écoute à vous !
Merci pour ce témoignage sur la « démission » de KJ. Avais-tu eu connaissance de son annonce par la rtbf ? Sinon, la voici avec une citation lucide mais terrible pour un artiste :
https://www.rtbf.be/culture/musique/detail_keith-jarrett-je-ne-sais-pas-a-quoi-est-cense-ressembler-mon-avenir?id=10614570
Jean