Il y a, qui nous vient de plus en plus certainement quand il s’agit de la chose politique et des pouvoirs qui nous gouvernent, comme une idée de chaos. Et on se dit que le phénomène, s’il n’est pas récent, s’accélère. Et on en veut pour tangibles preuves les élections – je dis bien les élections ! – de vociférantes marionnettes au Brésil, en Russie, aux États-Unis. Des agités portés au pouvoir par des foules qu’ils materont bientôt, qu’ils matent déjà. Je parle de ces trois-là, mais les exemples pleuvent et il ne s’agirait pas d’oublier de balayer devant notre propre porte…
On aimerait ici pouvoir démonter les mécanismes qui font que des marionnettes se retrouvent au sommet d’États par la volonté du peuple. D’autres, bien mieux que nous ne pourrions espérer le faire, s’en sont chargés, s’en chargent, s’en chargeront. Je pense ici à Noam Chomsky, à Bertrand Russell, à Henry David Thoreau, à Edgar Morin, à Alain Badiou, à d’autres…

Tous, peu ou prou, ont suggéré le recours à la désobéissance civile non-violente pour reprendre le contrôle de nos vies.

En 1649, un homme d’à peine 19 ans, Étienne de la Boétie, dans un lumineux essai (Discours de la servitude volontaire), se pose la question de comment la liberté des peuples peut se retourner contre elle-même. Comment une liberté peut-elle s’aliéner ? 
L’une de ses idées-phares est que le renversement des régimes est essentiellement psychologique, que le peuple doit arrêter de se croire inférieur à son gouvernement. On est en 1649, je le répète.

Les régimes, pense-t-il, sont fondés sur la peur, laquelle sert à dissimuler l’absence de légitimité des gouvernants. Ainsi, le peuple s’auto-soumet aux pouvoirs en place, par simple habitude, par récurrence historique.

Étienne de la Boétie développe aussi – surtout – l’idée qu’il ne puisse y avoir d’oppression que volontaire…
Les peuples sont responsables, suppose-t-il, de leur mise sous tutelle.
Idée singulière qui précède en ayant certains atours celle de la sartrienne responsabilité.
Idée à laquelle il serait bon de se référer quand, d’aventure, on songe à penser …ou à voter. 

Non ?

Téléchargez ici gratuitement le texte de la Boétie.

Belle découverte à vous.

À bientôt ?

(Pour ce qui est de Chomsky, de Russell, de Thoreau, de Morin, de Badiou – tous ici nommés – n’hésitez pas à poser un commentaire sur ce blog qui, infiniment, en manque.